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 d’ADHEOS

Un projet de loi de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso depuis 2022 prévoit la pénalisation de l’homosexualité.

La junte militaire du Burkina Faso souhaite interdire l’homosexualité par un projet de loi adopté en conseil des ministres, en prenant pour prétexte “les réalités socioculturelles, les us et coutumes de notre pays”“Dorénavant l’homosexualité et les pratiques assimilées sont interdites et sont punies par la loi“, a déclaré le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala, cité par l’AFP. Les peines encourues n’ont pas encore été décidées. Pour être adopté, le texte doit être voté par l’Assemblée législative de transition, qui avait déjà proposé une telle interdiction.

Si dans ce pays d’Afrique de l’Ouest aucune loi ne pénalise actuellement l’homosexualité, l’homophobie d’État se répand depuis le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en 2022. Ainsi, en août 2023, le Conseil supérieur de la communication, qui régule les médias, a “interdit de diffusion les chaînes de télévision faisant la promotion de l’homosexualité”.

Burkinabité

Cette réforme s’inscrit dans les appels à renforcer la “burkinabité” qui ont suivi le coup d’État militaire, comme le souligne Jeune Afrique. Cette pénalisation de l’homosexualité s’inscrit dans une série de mesures de la junte précisant l’acquisition et la déchéance de la nationalité. À travers le continent, plusieurs responsables politiques considèrent l’homophobie comme étant constitutive de l’identité africaine : “Les velléités extérieures de nous imposer l’importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs risquent de constituer un nouveau casus belli”, déclarait ainsi en mai le Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko. La Russie alimente dans la région ces sentiments anti-occidentaux.

Aujourd’hui, 70 pays dans le monde, dont 33 en Afrique, interdisent les relations homosexuelles. Certains, comme le Ghana ou l’Ouganda, ont d’ailleurs récemment durci leurs lois homophobes, tandis que la peine capitale est toujours prévue en Mauritanie, au Nigeria ou en Somalie. Dans son dernier rapport sur la situation des droits LGBTQI+ en Afrique, Amnesty international alerte sur “une escalade du sentiment anti-LGBTI” et “l’utilisation de la loi comme une arme” de répression.

Source : tetu.com