Deux skinheads ont été condamnés, hier, pour avoir passé un homme à tabac dans la nuit de dimanche à Moulin-Papon. Ils visaient les homosexuels
Ils étaient deux prévenus de 19 et 22 ans en comparution immédiate. Rangers rivées au sol, bras croisés martelés de tatouages, ils revendiquent clairement au juge leur appartenance à la mouvance skinhead, leurs idéologies extrêmes. Ils sont jugés pour une agression homophobe perpétrée quelques heures plus tôt.
« J’ai mon point de vue. Il y a des choses que je ne tolère pas, comme l’homosexualité », lance Julien Poyac à la présidente du tribunal. Le ton est donné.
Ce samedi 18 octobre, un groupe de skins se forme aux Flâneries, via les réseaux sociaux. Les cannettes de bière se vident tout l’après-midi. En soirée, coffre chargé d’alcool, le groupe organise une descente sur le site du barrage Moulin-Papon, au nord de La Roche, connu comme lieu de rencontres homosexuelles.
Un agresseur originaire de Rennes
L’agresseur, originaire de Rennes, revendique être clairement parti en quête d’une victime homosexuelle, clamant que, « ça serait marrant d’en choper un ».
À 3 h du matin, dimanche, encagoulé et armé d’une matraque, il dégrade un scooter au passage et poursuit sa « chasse à l’homme ».
Le propriétaire du deux-roues qui découvre les dégâts appelle la police. Puis, pensant la voir venir, s’éclaire avec son portable pour indiquer sa présence. La lumière aspire Julien Poyac qui se rue. « Je l’ai attaqué à coup de matraque », récite le jeune à la barre. « Il est tombé, j’ai continué à frapper. »
Largement contusionnée, la victime se relève, mais elle est poursuivie jusqu’au parking. À nouveau, les coups pleuvent.
Le complice vendéen de 19 ans est entré en scène. Il minimise son rôle à la barre : « Il faisait très noir. Je ne savais pas qui agressait qui… ».
Le procureur de la république, n’en revient toujours pas : « On atteint le maximum de l’intolérance. Comment des personnes peuvent véhiculer de telles idées ? C’est du racisme basique », martèle Émilie Raynaud.
Le tribunal a condamné Julien Poyac à deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt. Le complice de 19 ans écope de 18 mois, dont six avec sursis.
- Source Ouest France