SOS homophobie, aux côtés de la victime, demande l’ouverture d’une enquête dans les plus brefs délais
En juillet 2013, Mylène, personne trans, était assassinée à son domicile, en banlieue de Limoges. Cinq ans après, Ajda est menacée de mort devant un supermarché limougeaud dans l’indifférence générale, notamment de la police.
Le 6 août 2018, Ajda, étudiante trans réfugiée politique d’un pays du Caucase, fait ses courses dans un supermarché de Limoges. Sur le parking, un homme en voiture commence à l’insulter et à la menacer : « PD, tafiole, je te baise, je t’encule ». Alors qu’elle prend son téléphone pour appeler la police, il la menace de mort, s’écriant « je te ferai la peau ». Puis il exprime son sentiment de totale impunité : « PD, si je te tue, je ne risque rien ». Finalement, l’homme tente de lui foncer dessus avec sa voiture. Par chance, le véhicule ne fait que la frôler mais la victime souffre de plusieurs blessures, constatées par le CHU de Limoges, entraînant plusieurs jours d’interruption totale de travail (ITT). La victime finit par se réfugier dans le supermarché où son agresseur la suit avant, par chance, de quitter les lieux. L’agresseur est filmé par les caméras de vidéo-surveillance du supermarché et la victime a eu le réflexe de prendre en photo la plaque d’immatriculation de la voiture.
Le lendemain de l’agression, la victime dépose plainte à l’hôtel de police de Limoges. L’officier de police judiciaire retient l’infraction « d’insultes non-publiques à raison de l’orientation sexuelle ». Ni le caractère évidement public des insultes transphobes tenues sur un parking de supermarché, ni les coups et blessures constatées par le CHU, ni les menaces de mort, ni la tentative de meurtre à l’aide d’une voiture n’ont été retenus par les services de police. Un mois plus tard, la victime n’a aucune nouvelle de la police et aucune enquête ne semble avoir été conduite. Les films des caméras de surveillance du centre commercial n’ont pas été réquisitionnés, et la photo de la plaque d’immatriculation du véhicule de l’agresseur ne semble pas avoir été exploitée.
SOS homophobie dénonce l’inaction des services de police de Limoges dans cette affaire et exprime tout son soutien à Ajda.
L’association demande à ce qu’une enquête soit ouverte dans les plus brefs délais pour que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette agression transphobe. L’association se réserve le droit de se porter partie civile.
SOS homophobie rappelle l’ancrage de la transphobie dans notre société: en 2017, elle a reçu 186 témoignages d’actes transphobes contre 121 en 2016, soit une augmentation de 53% (Rapport sur l’homophobie 2018).
- SOURCE CP SOS HOMOPHOBIE