Ancien arbitre de haut niveau, Nidhal a tout perdu.
Ancien arbitre de la première division du championnat tunisien du football, Nidhal, 29 ans, a tout perdu après une condamnation pour homosexualité: il a ainsi purgé trois mois de prison mais pas seulement. À sa sortie de prison, il s’est retrouvé sans emploi, mais aussi sans famille.
Ayant témoigné à visage découvert dans le reportage du site français Konbini sur la situation des homosexuels en Tunisie, le jeune homme est désormais pourchassé par sa famille, a-t-il confié au HuffPost Tunisie.
Des membres de sa famille, guidés par son père, ont débarqué chez lui et l’ont violenté en l’accusant de souiller la réputation du clan. Ils ont ainsi promis de “laver l’honneur de la famille par le sang”, raconte Nidhal.
Le jeune homme a trouvé refuge auprès de l’association Shams, mais il n’a plus rien, même ses affaires ont été volées par sa famille.
Devenu persona non grata parmi ses proches, n’ayant plus d’emploi, menacé, Nidhal ne regrette pas pourtant d’avoir témoigné à visage découvert: “Jusqu’à quand doit-on se cacher? Nous ne sommes pas des criminels pour être sommés de vivre dans la clandestinité”, fustige-t-il.
Nidhal n’avait pas l’audace de s’afficher avant, préférant nier son homosexualité à sa famille ainsi qu’à son milieu professionnel qui soupçonnaient son orientation sexuelle, dit-il. Après avoir vécu en cachette, il a choisi de sortir de l’ombre, de tout assumer. Le prix est cher à payer: on refuse aussi de l’employer à cause de ses antécédents judiciaires.
Une campagne, organisée par Shams, a été lancée pour soutenir le jeune homme à travers un appel au don pour l’aider, entre autres, à quitter la Tunisie.
Le jeune homme entreprend à contre-coeur des démarches pour obtenir un droit d’asile dans un pays européen: “Je n’ai plus d’autres choix que de partir”, déplore-il.
“Je suis très attaché à mon pays, je n’ai jamais voulu le quitter malgré les opportunités que j’ai eues avant pour aller étudier ou travailler à l’étranger. J’ai toujours préférer rester auprès des miens. Je dois partir d’ici mais le coeur meurtri”, confie-t-il.
- SOURCE huffpostmaghreb.com