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 d’ADHEOS

Depuis vendredi, les "thérapies de conversion" des homosexuels sont illégales en Albanie. Alors qu’un texte voté en mars 2018 par le Parlement européen enjoignait les pays des l’UE à interdire ces pratiques, peu d’États membres ont depuis légiféré en ce sens.
 
L’Albanie rejoint Malte, certaines autonomies espagnoles, et dernièrement l’Allemagne, ayant déjà banni ces pratiques. Les psychologues albanais ont interdit les prétendues "thérapies de conversion" qui visent à changer l’orientation sexuelle de jeunes membres de la communauté LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexe), une avancée saluée, samedi 16 mai, par les associations de défense des droits dans le pays.
 
Prise la veille par l’ordre des psychologues, la décision est "considérablement importante pour les adolescents LGBTI", a réagi l’association de défense pour les droits des homosexuels Pink Embassy dans un communiqué.
 
En Albanie, tous les thérapeutes doivent être membres de l’ordre des psychologues, dont les décisions sont définitives et "valides juridiquement", a expliqué à l’AFP Altin Hazizaj, président de cette association. "C’est l’ultime décision qui n’a pas besoin de passer par le pouvoir législatif ou exécutif pour entrer en vigueur", a-t-il ajouté.
 
"Bien que les rapports sur l’utilisation de ces thérapies en Albanie soient peu nombreux, les autoriser représentait une grave préoccupation", a-t-il poursuivi.
 
Interventions faussement attribuées à la science
 
Récoltées dans plusieurs pays, des données montrent que les personnes ayant subi ces thérapies étaient 8,4 fois susceptibles de se suicider et 5,9 fois plus exposées à la dépression, selon Pink Embassy.
 
Inefficaces et souvent dangereuses, les interventions psychologiques et spirituelles qui visent à changer l’orientation sexuelle d’une personne sont faussement attribuées à la science, estiment les experts.
 
Le recours aux chocs électriques lorsque les sujets voient des images de pratiques homosexuelles et l’injection de testostérone figurent parmi les techniques les plus controversées.
 
Une majorité des pays de l’UE n’ont toujours pas interdit ces "thérapies"
 
Quelques jours avant l’Albanie, l’Allemagne, où un millier de jeunes sont chaque année soumis à ces programmes, était elle-même devenue le deuxième pays membre de l’Union européenne (UE) à interdire les thérapies de conversion pour les mineurs.
 
"L’homosexualité n’est pas une maladie, nous ne voulons pas de ce genre de choses dans ce pays", avait déclaré le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn. Aussi, jeudi 7 mai, le Bundestag a voté l’interdiction de ces thérapies de conversion à destination des personnes homosexuelles de moins de 18 ans.
 
En vertu de cette loi, toute personne proposant ou faisant la publicité de ces pratiques s’exposera à 30 000 euros d’amende, ou à une peine d’un an de prison.
 
Ces pratiques avaient été condamnées par un texte voté en mars 2018 par le Parlement européen qui avait alors enjoint les États membres à les interdire, mais pour l’heure, seuls Malte et quelques autonomies espagnoles avaient légiféré en ce sens. Aussi, si elles sont marginales, ces pratiques existent bel et bien dans la plupart des pays, y compris en France.
 
En 2010, l’Albanie, essentiellement conservatrice, a adopté une loi contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Mais au quotidien, la plupart des membres de la communauté LGBTI, comme dans beaucoup de pays d’Europe du sud-est, font toujours face aux préjugés, à la discrimination et aux violences conjugales, explique Pink Embassy.