Nommé dimanche ministre de la Défense par le président de la République, Gérard Longuet dévoilait sa vision de l’homosexualité lors d’une audition parlementaire en 2008.
C’était le 3 juillet 2008. Gérard Longuet alors sénateur de la Meuse était le rapporteur de la commission des finances du Sénat. Et c’était à ce titre qu’il auditionnait Xavier Darcos, alors ministre de l’Education nationale, sur les crédits dont il a la charge. La réunion en apparence banale avait entraîné un dérapage homophobe de la part du sénateur, qui n’avait pas manqué de choquer à l’époque (lire article).
A la fin de l’audition, le sujet en vient à la lutte contre les violences. «Concernant le dispositif d’alerte, nous venons d’ajouter le critère d’homophobie, qui fera apparaître – à la marge, j’imagine, mais tout de même – de nouveaux signalements», note Xavier Darcos. Ce qui fait réagir Gérard Longuet ainsi: «J’avais une question malicieuse, mais je la poserai plus tard. C’était de savoir où commençait et où s’arrêtait l’homophobie. Mais enfin, bon, ça c’est un autre sujet.» Xavier Darcos répond: «La gay pride a été consacrée à l’éducation, et nous sommes arrivés à avoir 800.000 personnes qui défilaient sans dire du mal de nous.» Et Gérard Longuet dérape ainsi: «Certes, c’est extrêmement réjouissant de savoir que l’on promeut en effet des formes nouvelles de sexualité dans l’école. Et qu’on combat en même temps la pédophilie. Il y a quand même un moment où il faut savoir sur quelles valeurs on s’arrête, mais enfin…» Et lorsque le ministre de l’Education évoque «le taux de suicide des enfants de 15 ans», le sénateur se dit «pas certain que la gay pride ne concoure à faciliter les choses».
Voir la vidéo en intégralité sur le site du Sénat.
Hier, dimanche 27 février, Gérard Longuet, qui dans les années 1960 était membre du mouvement d’extrême-droite Occident, a été nommé par Nicolas Sarkozy ministre de la Défense. Si un débat équivalent à celui qu’ont connu les Etats-Unis avec le «Don’t Ask Don’t Tell» devait avoir lieu aujourd’hui, saurait-il défendre la place des homosexuels dans l’armée française?
