Martine Bisauta, adjointe au maire de Bayonne, a porté plainte devant l’autorité de contrôle de la publicité professionnelle pour une affiche qu’elle juge sexiste. Elle a obtenu gain de cause.
Lorsque, début juin, une collaboratrice pose le document sur le bureau de l’adjointe au maire de Bayonne, Martine Bisauta, le sang de cette dernière ne fait qu’un tour. L’objet du courroux : une publicité de la société Dekra.
Son antenne de Tarnos (Landes) y vante des promotions sur le contrôle technique automobile, avec comme argument visuel : le corps dénudé d’une femme.
Séance tenante, l’élue décide de "porter plainte" contre cet affichage sexiste devant l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP)
"L’ARPP m’oriente alors vers son jury de déontologie de la publicité." La procédure de plainte se fait en quelques clics, via le site internet de l’ARPP. Martine Bisauta, militante féministe de longue date (présidente, au Pays basque, de l’Observatoire des violences faites aux femmes), commençait à s’impatienter, dans l’attente des suites de sa démarche. Mais mercredi soir, celles-ci sont venues. Sous la forme d’un courrier : "J’ai reçu une lettre du jury de déontologie qui condamne la fameuse publicité."
Celui-ci relève que "la publicité en cause utilise une représentation du corps de la femme dénudé, afin de promouvoir des objets qui ne présentent aucun lien avec celui-ci. Elle réduit de ce fait le corps féminin à la fonction d’objet de promotion."
Les représentants de la société Dekra ont répondu à l’interpellation de l’instance de veille en ces termes : "Le but de cette publicité n’était pas de heurter un public féminin ou masculin." Ladite entreprise s’est excusée et engagée à retirer la publicité visée.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’étions pas parvenus à joindre la direction de l’antenne tarnosienne de Dekra. La plainte de Martine Bisauta s’est fondée sur une publicité qui identifie cette antenne. Mais elle semble la déclinaison d’une campagne nationale du groupe allemand spécialisé dans le contrôle technique automobile.
Les exemples de publicités également contestables ne manquent pas. Récemment, Renault Belgique s’est attiré de vives critiques avec une publicité pour la nouvelle Twingo. Au Pays basque, une campagne du promoteur immobilier Defoly s’est récemment attirée les foudres des militants anti-sexistes, très actifs au Pays basque.
- Source SUD OUEST
