L’influenceur antillais d’extrême-droite résidant à Bordeaux, Eric Damaseau, multiplie les polémiques et les sorties anti-LGBT sur les réseaux sociaux, alors que les plaintes pleuvent contre lui. Notamment celle de Stop Homophobie pour avoir assimilé l’homosexualité à une maladie et celle de l’association martiniquaise Kap Caraïbe, pour provocation publique à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Pour rappel dans cette dernière affaire, les propos concernés portent sur l’outing des élus de Guadeloupe ainsi que leur éventuelle inaptitude à exercer, en fonction de leur préférence amoureuse.
Eric Damaseau un leader d’opinion homophobe
D’ailleurs, Damaseau invective vertement Kap Caraïbe en créole au début d’une de ses vidéos datant du mois dernier, en réitérant des insultes qui tombent sous le coup de la loi : « Les makoumè ont déposé plainte contre nous » (le nous inclut Eric Coriolan un homme politique), « biten a makoumè a-yo » (leurs trucs de pédés), « on asosyasyon makoumè martinique » (une association de pédales en Martinique). « Makoumè » étant un terme très dépréciatif signifiant pédé ou pédale en créole antillais.
Dans une autre vidéo réalisée quelques jours plus tard, après les Victoires de la Musique, indigné d’une scène où deux hommes s’embrassent sur la bouche, Eric Damaseau prophétise un brin menaçant : « quand la force divine va descendre sur Terre, je l’appelle « le grand oeil », toutes les puissances perverses ne pourront rien contre ça ».
Avant de poursuivre : « pour réussir dans la vie, il faut être homosexuel ou maréchal homosexuel », « être hétérosexuel est devenu un problème », « la société véhicule ce vice là pour que ça devienne normatif », « Je ne les aime pas, je n’aime ce qu’ils font, je n’aime pas ce qu’ils dégagent, je n’aime pas ce qu’ils représentent, je n’aime pas leur manière de faire, de nous agresser, d’agresser les enfants ».
Il conclut par ces mots : « le monde coule de tous les côtés ». Des termes presque analogues à ceux qu’il avait eu à l’endroit de l’influenceur queer Ronel, parlant même « du décès du pays Guadeloupe », quand ce dernier s’est vu décerner le titre de l‘influenceur de l’année, au cours des Trophées NRJ Antilles 2025.
L’argument de la défense des enfants
Son acolyte, Eric Coriolan, du groupe politique « Sentinelles Guadeloupe » déplorant lui aussi sa convocation devant le tribunal de Fort-de-France en Martinique, ânnonne à deux reprises « je vous emmerde » et à deux reprises « nous vous emmerdons », au cours d’une vidéo datant d’il y a quelques mois. Aussi, il en profite pour amalgamer également le militantisme LGBT+, à un prosélytisme à destination de la jeunesse.
Pour ces faits, Eric Damaseau et Eric Coriolan encourent jusqu’à un an de prison ferme et 45 000 euros d’amendes – voire plus en cas de récidive – en vertu de l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, même si cela ne semble pas freiner leurs ardeurs.
Une riposte des organisations de personnes LGBT+
Sachant que plusieurs procédures en justice visant Eric Damaseau sont déjà en cours, pour Leïla, la présidente de Secret’s Out, une association LGBT+ de Guadeloupe, il advient de faire maintenant quelques chose de différent : « J’envisage de faire des vidéos sur YouTube afin de produire un contre-narratif indispensable pour lutter contre les discriminations sur l’archipel ».
De leur côté, les coprésidents de Kap Caraïbe, Sabine Chyl et Brice Armien-Boudré disaient regretter il y a plusieurs semaines qu’Eric Damaseau soit encore présent sur YouTube : « sa chaîne YouTube intitulée « La Pause Sans Filtre » a été fermée et clôturée à plusieurs reprises, mais à chaque fois il parvient à recréer un nouveau compte et à retrouver de l’audience ».
- SOURCE 76crimesfr.com