L’attaquant star du PSG Neymar a apporté sur TikTok son soutien à Jair Bolsonaro, président sortant du Brésil et candidat à sa réélection, au bilan pourtant catastrophique et fier de son homophobie.
C’est donc à Jair Bolsonaro, président sortant d’extrême droite, que Neymar a apporté son soutien à trois jours d’une élection décisive pour son pays, le Brésil. Sur Tiktok, l’attaquant star du PSG s’est fendu d’une vidéo déjà vue 12 millions de fois dans laquelle il s’enthousiasme sur une chanson appelant à voter pour le sortant, ce dimanche 2 octobre au premier tour des élections générales dont celle du président de la République, qui l’oppose à l’ancien président Lula, de retour en politique. Ni une ni deux, Jair Bolsonaro s’est empressé de partager la vidéo et de remercier Neymar.
Bolsonaro, anti-LGBT et soutien de Poutine
Bravo Neymar, d’apporter ton soutien à un président homophobe. Quand Jair Bolsonaro accuse l’OMS d’apprendre l’homosexualité aux enfants. Quand il affirme que face au covid, le Brésil doit cesser d’être “un pays de pédés”. Quand l’ancien militaire âgé de 67 ans veut censurer les manuels scolaire pour retirer toute référence LGBT+. Ou quand le candidat d’extrême droite dit qu’il préfère voir son fils mourir plutôt que de le savoir gay…
Bravo Neymar, d’apporter ton soutien à un président qui revendique “des valeurs communes” avec Vladimir Poutine, à savoir “la croyance en Dieu et la défense de la famille”. Ainsi, une semaine avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Bolsonaro a rendu visite au dirigeant russe pour lui témoigner sa “solidarité”. Depuis le début de la guerre, Jair Bolsonaro a indiqué ne pas “prendre parti”, non sans s’être moqué du président Zelensky en ironisant sur le choix des Ukrainiens d’avoir “confié le destin de leur nation à un comédien”. “La position de Bolsonaro est une honte pour le Brésil”, pointe l’ancien ambassadeur Rubens Ricupero dans Les Échos.
Le naufrage du covid au Brésil
Bravo Neymar, d’apporter ton soutien à un président qui a laisse 33 millions de Brésiliens souffrir d’insécurité alimentaire “grave”, soit 15% de la population, alors que la faim avait été éradiquée pendant le mandat de son prédécesseur. Cité par Les Échos, le chef de l’État propose comme Donald Trump sa vérité alternative, assurant qu’il n’existe pas de “faim pour de vrai” au Brésil. D’ailleurs, le budget 2023 prévoit de diviser par deux les aides accordées aux familles pauvres.
Bravo Neymar, d’apporter ton soutien à un président qui a fait du Brésil l’un des pays au bilan le plus lourd dans l’épidémie de Covid-19 : 686.000 morts. En octobre 2021, une Commission d’enquête parlementaire a fait état à ce sujet de “retards inexcusables”, de “négligence intentionnelle”, de “charlatanisme” ou encore de “crime contre l’humanité”, considérant que le chef de l’État a “délibérément exposé les Brésiliens à une contamination de masse”. Il faut dire que Bolsonaro qualifiait la maladie de “petite grippe”.
RIP la forêt d’Amazonie
Bravo Neymar, d’apporter ton soutien à un président qui a laissé raser encore 40.000 kilomètres carrés de forêt tropicale, soit l’équivalent de la Suisse, rapporte Le Monde. Pourtant absolument nécessaires, les agences de protection de la nature ont subi dans le Brésil de Bolsonaro des réductions drastiques de budget qui confinent à un démantèlement : les financements de projets écologiques ont en effet été diminués de… 93%. “L’intérêt de l’Amazonie, ce ne sont pas les Indiens ni les putains d’arbres, mais le minerai !”, assume le président sortant.
Bravo Neymar, enfin, d’apporter ton soutien à un président soupçonné de corruption. Selon un reportage publié par le site d’information Uol, cité par l’AFP, la famille du président brésilien a acquis entre 1990 et 2022 quelque 51 bien immobiliers, payés cash, pour un montant de 4,8 millions d’euros. Jaïr Bolsonaro est également cité dans un scandale lié à l’achat de vaccins : France Inter rapporte que le président a été directement prévenu d’irrégularités, mais qu’il n’a rien fait pour les empêcher.
- SOURCE TETU