L’association militante CAMFAIDS (la Cameroonian Foundation for AIDS) rapporte dans son mensuel Espoir de Vie :
Insultées, humiliées, torturées, soumis à des traitements inhumains et dégradants, voilà le traitement que vivent au quotidien ces trois jeunes personnes homosexuelles dans la société camerounaise, précisément dans la ville de Yaoundé: Stéphane, Yakoubou et Emilien, âgés de 20 ans chacun.
Danseurs de profession dans un cabaret de la place, ces « enfants du diable », comme ils sont quotidiennement cités par la société camerounaise et les forces de l’ordre (Brigade de Nkolmesseng), représentent une poule aux oeufs d’or pour ces êtres sans foi ni loi.
Régulièrement victimes d’agressions physiques et verbales, d’arnaques, d’extorsions, d’arrestations arbitraires par ces gendarmes sans honneur. La scène du mardi 2 aout 2016 reste la plus choquante et traumatisante vécus par eux. Ils déclarent :
« Il était 2 heures du matin lorsque nous quittions le cabaret pour nous rendre dans nos domiciles respectifs. C’est dans l’attente du taxi que surviennent deux gendarmes sur une moto. Apres le contrôle des pièces d’identité, ils ont libéré tous les autres mais pas nous, pourtant en possession de nos cartes d’identité.
Par la suite, ils ont interpellé une camionnette de l’armée de terre qui passait par là et celle-ci nous a transporté jusqu’à la brigade de Nkolmesseng.
A notre arrivée , ces gendarmes et militaires confondus nous ont demandé d’avouer notre homosexualité en nous versant de l’eau glacée accompagnée de torture (bastonnade inhumaine avec des morceaux de
chevrons en nous obligeant à dire merci à chaque tape) pendant plus de deux heures de temps.
À coté de tout cela, ils ont entrepris de couper nos cheveux à l’aide d’une lame. C’est à travers nos cris que la foule et les moto-taxis ont commencé à nous lancer des paroles affreuses : « enfants du diable, sales pédés, vous méritez la mort , déshabillez les ce sont les démons , injectons leur du lait ».
Le matin venu , nous avons fait le ménage dans toute la brigade sous des menaces, injures et d’attouchement de nos organes sexuels par l’un des gendarmes le nommé Ndoumbe. »
C’est après maintes négociations que le collaborateur de Me [Jatan] Ndongo et le Coordonnateur Droits Humains de la CAMFAIDS finirent par les faire sortir de cette cellule tout en payant en contrepartie une somme de 20.000 FCFA [30 euros ou $35 É-U].
C’est donc dans cette mouvance que la Cameroonian Foundation for AIDS « CAMFAIDS », association de défense des droits humains et de lutte contre le VIH/SIDA, qui entame au quotidien des résolutions concourantes à la protection et la défense des personnes LGBT
dans la société camerounaise au travers d’une assistance juridique, à pris en charge ces jeunes cibles et actuellement une plainte serait en cours contre ces gendarmes.
- SOURCE 76CRIMES