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 d’ADHEOS

Une semaine après la violente attaque de Daniel Zamudio, qui a déclenché une vague d’indignation au Chili, la police a arrêté quatre suspects âgés de 19 à 26 ans. Ils sont poursuivis pour tentative d’homicide.
 
«Demandez donc à Daniel qui c’était!» Les présumés coupables de la violente agression du jeune Chilien de 24 ans (lire notre article), toujours hospitalisé, ont crié leur innocence à la presse, au lendemain de leur arrestation dans la nuit du 9 mars. «Nous, on l’a juste réveillé parce qu’il était franchement bourré et nous sommes partis vers 9 h 30», ont plaidé les détenus, âgés entre 19 et 26 ans et dont les photos couvrent les pages internet des quotidiens chiliens. Deux d’entre eux auraient un casier judiciaire pour agression xénophobe et vol. Ils ont été placés en détention provisoire.
 
Rolando Jimenez, président du Movilh, l’association des gays, lesbiens et trans, a confié à TÊTU.com qu’un des jeunes arrêtés, Raul Lopez, aurait finalement confessé sa participation dans l’attaque. Il accuserait les trois autres d’être les principaux responsables des violents sévices infligés au jeune homo. «Lui ne lui aurait donné que quelques coups de pied selon ses déclarations», a précisé Rolando. Il a de fait volontairement donné ses baskets souillées de sang au parquet.
 
Respiration artificielle
Il y a une semaine, Daniel Zamudio avait été retrouvé inconscient dans le parc San Borja, en plein centre de Santiago, le visage tuméfié, l’oreille mutilée, le corps criblé de coups, la poitrine et le dos marqués par des croix gammées gravées au goulot d’une bouteille de bière d’abord brisée sur la tête du jeune homme. Aussitôt, ses parents avaient attiré l’attention des médias sur le fait que leur fils avait déjà été attaqué par les mêmes néonazis, qui l’avaient menacé plusieurs fois à la sortie d’une discothèque.
 
Souffrant d’un grave traumatisme crânien, d’une fracture du tibia et du péroné, celui que les réseaux sociaux appellent désormais avec affliction «Daniel» a ouvert les yeux jeudi sans pour autant reprendre conscience. Les médecins de l’Hôpital central, où il est toujours hospitalisé, ont bon espoir qu’il y parvienne d’ici quelques jours. Sa vie n’est plus en danger mais une infection a obligé le corps médical à le replacer sous respiration artificielle.
 
Campagne sur les réseaux sociaux
Son témoignage devrait être essentiel pour l’enquête. Même si la police considère avoir rassemblé des preuves qui confirment non seulement la participation des détenus dans l’agression et leurs rôles précis dans celle-ci, mais aussi leur adhésion aux idées néonazies, malgré leur déni. Les présumés coupables ont été identifiés par la police grâce à la campagne que l’association Movilh avait lancé sur les réseaux sociaux, appelant à témoignage. «C’est une famille qui a entendu de la bouche de leur petit-fils qu’un de ses amis s’était targué d’avoir participé à l’agression qui nous a appelé», a souligné son président Rolando Jimenez.
 
La violente agression a généré une vague d’indignation sur la toile mais aussi dans le monde politique. Après s’être réuni avec la famille, le ministre de l’Intérieur Rodrigo Hinzpeter s’est engagé à donner priorité au vote de la loi anti-discrimination. Une discrimination dont souffrent quotidiennement les minorités sexuelles dans le pays. Selon le Movilh, le nombre de décès liés à des violences homophobes s’élève à quatre l’année dernière.