Deux militaires de 19 et 21 ans ont été condamnés lundi à Strasbourg à deux ans de prison, dont un ferme mais sans mandat de dépôt, pour l’agression d’une “rare violence” d’une personne homosexuelle qu’ils ont rouée de coups.
Une procédure de radiation de l’armée a été lancée contre les deux jeunes militaires condamnés lundi à Strasbourg pour une agression homophobe “d’une rare violence”, a-t-on appris mardi auprès de la zone de défense et de sécurité Est.
“Très jeunes dans l’institution”, ils “étaient encore en période probatoire” qui dure “six mois”, a-t-on ajouté. L’un était entré dans l’armée en février, l’autre en mars.
DEUX ANS DE PRISON DONT UN AN FERME
Cette agression “est bien évidemment totalement contraire aux valeurs” et “au statut de militaire”, a-t-on ajouté. “Des faits comme ceux-là sont sanctionnés très lourdement”, a-t-on poursuivi, précisant que la radiation de l’armée est la sanction “la plus lourde” que l’institution peut prononcer.
Âgés de 19 et 21 ans, les deux hommes, militaires au 152e régiment d’infanterie de Colmar, ont été condamnés en comparution immédiate à deux ans de prison, dont un an ferme. Le tribunal n’a pas prononcé de mandat de dépôt à l’encontre des deux prévenus qui ont comparu détenus et présenté leurs excuses à la victime, un homme de 28 ans.
Le tribunal a également prononcé à leur encontre une obligation “de soigner au plus vite” leur “impulsivité”, selon le président Marc Picard. Ils n’ont pas le droit d’entrer en contact avec la victime et de paraître à Strasbourg pendant trois ans. Il leur est également interdit de détenir une arme pendant 5 ans.
Ils devront aussi verser 1.800 euros à l’association SOS Homophobie, également partie civile.
UN VIOLENTE AGRESSION HOMOPHOBE
L’agression a eu lieu samedi avant l’aube dans le centre de Strasbourg alors que les deux militaires, en permission, sortaient d’une soirée arrosée. Ils ont roué de coups leur victime, l’un des deux l’abreuvant d’injures homophobes.
L’homme agressé souffre notamment d’un traumatisme crânien, d’un tympan percé et de dents déchaussées. Il s’est vu prescrire une ITT de 10 jours.
Le représentant du parquet, Eric Haeffele, avait requis trois ans de prison, dont deux ferme, dénonçant “une agression d’une rare violence” et “totalement gratuite”, mue “par une homophobie assumée” et “décomplexée”.
- SOURCE RMCBFM