CHARLEVILLE-MEZIERES (Ardennes). La police cherche toujours à identifier les auteurs de l’agression homophobe causée hier en fin d’après-midi à Charleville-Mézières.
«C’ÉTAIT une agression d’une rare violence » commentaient tous les témoins de l’agression dont ont été victimes, hier en fin d’après-midi, deux jeunes filles d’une vingtaine d’années, place Ducale à Charleville-Mézières.
En effet, hier, vers 17 heures, la place Ducale grouillait de monde. Le soleil brillait de mille feux et la température incitait à la balade et au farniente. Un groupe d’une dizaine de jeunes, composé en majorité de filles, est en train de discuter sous les Arcades au niveau du magasin Jeanteur. Dans ce groupe deux jeunes filles s’embrassent.
Un comportement qui a certainement déplu à deux individus qui sans crier gare, ont attrapé les deux jeunes lesbiennes et les ont molestées dans un premier temps puis les ont frappées « avec une rare violence » révélait un témoin, au propriétaire du commerce de prêt-à-porter situé à côté du lieu de l’agression.
C’est encore en état de choc qu’une des jeunes qui était dans le groupe a raconté à une adjointe au maire de Charleville-Mézières, venue se rendre compte de la situation, en l’occurrence le déroulement de cette agression jugée comme homophobe.
« Elles étaient discrètes »
« On était en train de parler sous les Arcades et mes deux copines s’embrassaient à côté du poteau. Elles étaient discrètes. Les deux gags les ont fracassées sur le poteau tout en leur donnant des coups de poing puis ils les ont jetées par terre. Lorsqu’on a vu que les deux « malades » continuaient à donner des coups de pied à nos copines, nous sommes venues à leur secours. Nous avons frappé aussi. Au moment où ils prenaient la fuite, des gens ont tenté de les ceinturer mais ils n’ont pas réussi à les tenir. Nous allons porter plainte, j’ai vu leurs visages, je pourrais les reconnaître » a encore lancé le jeune témoin à l’élue qui voulait connaître la suite que les victimes comptaient donner à cette affaire.
En ce qui concerne les deux victimes, elles ont été prises en charge rapidement, d’abord par des passants ayant des connaissances sur les gestes de premiers secours puis par les sapeurs-pompiers arrivés avec deux véhicules sanitaires d’aides aux victimes. Elles souffraient de plusieurs contusions et ont été transportées au centre hospitalier de Manchester.
Sur place les policiers ont eu des difficultés à contenir les nombreux badauds et notamment les personnes qui cherchaient, sans aucun scrupule, à voir le visage des victimes. Plusieurs témoins ont été entendus et une enquête a été ouverte afin d’identifier et interpeller les agresseurs.