Un journaliste homosexuel du média indépendant russe Novaïa Gazeta menacé d’expulsion vers l’Ouzbékistan, où il dit avoir été torturé, a quitté jeudi la Russie vers l’Allemagne après plus de six mois en rétention, selon son rédacteur en chef.
Arrêté en août par la police russe lors d’un contrôle d’identité, Ali Ferouz avait été placé en centre de rétention administrative et condamné à être expulsé vers l’Ouzbékistan.
Après l’annulation par la Cour suprême de cette décision, la justice russe lui avait accordé début février le droit de quitter la Russie par ses propres moyens.
"Ali Ferouz est dans l’avion et doit s’envoler d’une minute à l’autre pour l’Allemagne, accompagné par un avocat, un ami et un représentant de la Croix-Rouge", a indiqué à l’AFP Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de Novaïa Gazeta après que le journaliste eut franchi les contrôles de sortie du territoire.
Son départ de la Russie a été rendu possible grâce "au travail accompli par la déléguée pour les droits de l’homme (auprès du Kremlin, ndlr), Tatiana Moskalkova", s’est-t-il félicité.
De nationalité ouzbèke, Ali Ferouz, de son vrai nom Khoudoberdi Nourmatov, est né en Russie où il a vécu jusqu’à ses 17 ans avant d’aller vivre en Ouzbékistan, selon l’ONG Amnesty International.
Le journaliste a quitté précipitamment le pays en 2009, après avoir été "détenu et torturé", selon Novaïa Gazeta. Il disait craindre d’être à nouveau torturé s’il était forcé de retourner en Ouzbékistan, notamment en raison de son homosexualité et de ses activités de militant en faveur des droits de l’homme.
Ali Ferouz avait perdu son passeport ouzbek en 2012, qu’il ne pouvait pas renouveler sans se rendre en Ouzbékistan, d’après Novaïa Gazeta. Il avait déposé en 2014 une demande d’asile en Russie, qui lui avait été refusée.
- SOURCE E LLICO