A 80 ans, Mgr Gaillot, l’évêque mis sur la touche depuis vingt ans, annonce avoir béni un couple homosexuel l’été dernier et critique sévèrement l’Eglise catholique sur la question du Mariage pour tous.
Monseigneur Gaillot, évêque atypique et marginalisé par la hierarchie catholique pour ses positions réformistes en opposition avec la doctrine du Vatican, s’exprime jeudi 22 janvier dans les colonnes du Parisien/Aujourd’hui en France.
L’ex-évêque d’Evreux durant 13 ans, déchargé des ses fonctions en 1995 par Jean-Paul II et aujourd’hui évêque de Partenia, c’est à dire sans paroisse, annonce dans une interview au quotidien qu’il a béni un couple homosexuel l’été dernier, un acte non autorisé par l’Eglise.
"Cet été, j’ai béni un couple homosexuel", annonce-t-il avant de critiquer l’attitude le l’Eglise sur le mariage gay.
"Il faut que l’Eglise accompagne les mouvements de société (..) Elle est trop conservatrice, il ne s’y passe pas grand-chose. Sur les homosexuels, son regard n’a pas évolué. Concernant le Mariage pour tous, pour lequel j’ai manifesté, elle a freiné des quatre fers. C’est pourtant un évènement majeur. On voit bien que ça n’a rien enlevé, que ce n’est pas une menace pour les familles. Quand la société évolue, l’Eglise est obligée d’évoluer. Si elle ne le fait pas, elle disparaîtra", prédit l’évêque.
Concernant le pape François, Mgr Gaillot le considère comme "un cadeau pour le monde et pour l’Église". "J’ai entendu chez lui des choses que je n’avais jamais imaginées de la part d’un pape, se réjouit le religieux. Quand il dit à propos des gays “mais qui suis-je pour juger?”, je trouve ça formidable. (…) Ce n’est pas facile pour lui face à tous ces conservatismes. Il est un peu isolé", explique-t-il.
Monseigneur Gaillot avait publié dans les années 80 un texte controversé dans le journal Gai Pied sur le thème "Etre homosexuel et catholique" dans lequel il pointait déjà le fossé entre l’Eglise catholique et les homosexuels.
A bientôt à 80 ans, il reste engagé dans des mouvements de gauche comme Droits Devant ! et le DAL (Droit au logement).
- Source Ellico