NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

En Belgique, 18,3 % des jeunes considèrent qu’une agression visant une personne homosexuelle peut être « acceptable ». Ce chiffre, tiré d’une étude récente relayée par plusieurs médias flamands, révèle une progression préoccupante de l’intolérance au sein des nouvelles générations. Autre donnée inquiétante : près d’un jeune sur cinq se dit favorable à la suppression du mariage pour tous.tes.

Ces tendances s’inscrivent dans un contexte particulièrement alarmant. À Bruxelles, trois jeunes, dont un mineur, seront prochainement jugés pour avoir ciblé et agressé des hommes homosexuels rencontrés via l’application Grindr. Le procès, renvoyé à une date ultérieure, concerne huit victimes. Une affaire qui illustre une violence ciblée, préméditée — et en nette augmentation.

L’institution Unia, qui s’est constituée partie civile, constate une recrudescence des actes homophobes. En 2023, elle a clôturé 157 dossiers liés à l’orientation sexuelle, représentant 8 % de l’ensemble de ses affaires, contre seulement 4 % en 2020. Parmi ces signalements, 85 relevaient de délits de haine : agressions physiques, insultes ou menaces. C’est le chiffre le plus élevé de ces cinq dernières années.

Pour Oliviero Aseglio, porte-parole d’Unia, cette hausse s’explique en partie par la circulation sans filtre de discours haineux sur les réseaux sociaux : « La parole discriminatoire s’y répand librement, souvent sans contradiction. » Il alerte également sur les lacunes en matière d’éducation à la diversité et aux droits fondamentaux.

Les témoignages recueillis par les associations comme Ex Aequo ou Cavaria confirment ce climat pesant. « Se tenir la main dans la rue suffit parfois à déclencher une insulte ou une menace », confie une étudiante.

Autre indicateur alarmant : seules 14 % des personnes LGBTI+ agressées en Belgique déposent plainte, selon une enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne. Un chiffre qui traduit un profond sentiment de défiance envers les institutions et un isolement croissant des victimes.

Face à cette réalité, Unia et plusieurs associations plaident pour la création d’un point de contact unique pour signaler les violences LGBTphobes, ainsi qu’un renforcement des actions de prévention dès le plus jeune âge. Car derrière les statistiques, c’est la sécurité et la dignité de milliers de personnes qui sont en jeu.

Source : stophomophobie.com