"Vos voix sont plus que jamais nécessaires", "On vous retrouvera dans les bureaux de vote": plusieurs personnalités démocrates new-yorkaises ont profité vendredi du 50e anniversaire des émeutes de Stonewall pour appeler la communauté homosexuelle à se mobiliser à l’approche de la présidentielle américaine de 2020.
Ces figures démocrates se sont succédé vendredi soir sur une tribune dressée à quelques pas du Stonewall Inn, au coeur de Greenwich Village, désigné "monument national" en juin 2016 par Barack Obama: c’est devant ce bar que, dans la nuit du 27 au 28 juin 1969, débutèrent six jours d’émeutes opposant policiers et gays excédés par des années de répression.
Les évènements allaient donner un nouvel élan au mouvement pour les droits homosexuels, aux Etats-Unis et dans le monde.
Devant plusieurs milliers de personnes de tous âges et venues du monde entier, arborant les couleurs de l’arc-en-ciel de la communauté gay sous toutes les déclinaisons possibles, le maire de New York Bill de Blasio et la sénatrice new-yorkaise Kirsten Gillibrand, tous deux candidats à la présidentielle 2020, ont appelé à continuer la lutte pour les droits de la communauté homosexuelle et transgenre, dénonçant implicitement Donald Trump et son gouvernement.
"Je suis maire de la plus grande communauté LGBTQ sur la face du monde et j’en suis fier", a lancé Bill de Blasio, en appelant à "entretenir la flamme de la révolution" de 1969. Si, grâce aux évènements de Stonewall, "les gens sont libres d’être eux-mêmes, il y en a maintenant qui veulent nous ramener en arrière", a-t-il déclaré, évoquant la montée du "mouvement de suprématie blanche" dans le pays ou les attaques contre les personnes transgenres.
"Nous sommes à un moment de notre histoire où vos voix sont plus que jamais nécessaires", a également déclaré la sénatrice Gillibrand (photo), connue pour la défense des droits des femmes et de la communauté gay. "Si nous ne nous battons pas aujourd’hui (…), nous perdrons les avancées des 50 dernières années. Nous ne devons jamais nous laisser abattre et nous devons continuer à manifester".
"La lutte continue", a renchéri Jerry Nadler, ténor new-yorkais du Congrès et ennemi politique de Donald Trump depuis 40 ans. "Nous vous retrouverons dans les couloirs du Congrès, nous vous retrouverons dans les bureaux de vote, nous vous retrouverons dans les rues. Et nous vaincrons!"
Célébrités
Preuve que la bataille pour les voix de la communauté homosexuelle est engagée: non loin de là, à Brooklyn, un autre démocrate, Pete Buttigieg, premier candidat de poids dans une élection présidentielle à se déclarer homosexuel, recevait le soutien officiel d’une grande association pour les droits homosexuels, le LGBTQ Victory Fund, la première fois en 28 ans que cette association soutient un candidat à la présidentielle.
La manifestation de vendredi soir est l’un des nombreux évènements organisés à New York ce mois-ci pour marquer le 50e anniversaire de Stonewall, avec de nombreuses célébrités au rendez-vous.
Vendredi après-midi, Lady Gaga, défenseuse notoire de la communauté homosexuelle, avait déjà fait une apparition surprise à Stonewall, veste en jean et bottes cuissardes aux couleurs de l’arc-en-ciel, tout comme Alicia Keys ou Chelsea Clinton.
"Vous êtes nés ainsi et vous êtes des superstars", a lancé Lady Gaga, 33 ans, sous les applaudissements, dans une référence à son titre "Born This Way", devenu un hymne gay. "Les attaques contre la communauté transsexuelle sont de plus en plus fréquentes", a-t-elle ajouté, "je ne tolèrerai pas ça et je sais que vous non plus!"
Les célébrations de ce 50e anniversaire ont culminé dimanche avec une Gay Pride géante, avec plus de trois millions de personnes du monde entier. "Stonewall, c’est l’élément fondateur des Gay Pride", a souligné Cyril Millet, un Français 42 ans, venu spécialement de Paris pour huit jours. "La limite où on pourrait commencer à perdre des droits n’est jamais loin. Rien n’est jamais gagné".
- SOURCE E LLICO