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 d’ADHEOS

À l’approche de l’investiture de Donald Trump à Washington pour un nouveau mandat présidentiel, des couples de même sexe ont décidé de passer par la case mariage au cas où ce droit ne soit remis en cause…

Donald Trump ne s’est pas encore rassis dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche (son investiture a lieu ce lundi 20 janvier) que, déjà, les conservateurs américains partent à l’offensive contre les droits LGBTQI+. Ainsi, des élus de la chambre basse de l’État de l’Idaho, dans le nord-ouest des États-Unis, préparent une demande officielle auprès de la Cour suprême pour qu’elle autorise à nouveau l’interdiction du mariage entre personnes du même sexe. Devant ces auspices inquiétants sur la nouvelle ère Trump qui s’ouvre, des couples homos se pressent de se marier.

Brian Sims et Alex Drakos étaient déjà fiancés mais ne devaient pas convoler en justes noces avant le mois de septembre. C’est en assistant à la débâcle du Parti démocrate en 2024 qu’ils ont décidé de revoir leur calendrier du tout au tout. Le 21 décembre, dans le Massachusetts, ils se sont pris pour époux légitimes en petit comité, en attendant de faire une grande fête à la rentrée. “Ce que je recommande pour tous les couples homos, c’est de prendre la même décision que nous, interpelle Brian Sims dans un article du magazine Out. Actuellement, bien qu’il ne s’agisse pas à 100% du meilleur environnement juridique pour les personnes LGBTQI+, il est sans doute nettement meilleur que ce qu’il sera à l’avenir, peut-être même dans un avenir proche. Pour le moment, nous pouvons encore bénéficier de ce pour quoi tant de militants se sont battus pendant des années.”

Dix ans de mariage pour tous

Il y a dix ans, le 26 juin 2015, dans l’arrêt Obergefell vs Hodges, la Cour suprême avait forcé tous les États du pays à reconnaître le mariage des couples homosexuels. L’aboutissement d’un long combat juridique commencé dans les années 1970. Si himophobes soient-ils, l’administration Trump et le Parti républicain (qui est aujourd’hui majoritaire dans les deux chambres de l’État fédéral) ne pourront pas revenir sur cette égalité : une décision de la Cour suprême, c’est comme un +4 au Uno, ça bat tout. Mais le premier mandat de Donald Trump a fortement changé le paysage politique aux États-Unis. Outre que le Parti républicain s’est rangé derrière sa f(r)ange la plus conservatrice, l’ancien et futur président a pu nommer trois juges à la Cour suprême, tous alignés sur la droite religieuse. Aujourd’hui, seuls trois juges sur neuf ont été nommés par des présidents démocrates, et ce changement de majorité a des conséquences politiques dramatiques.

C’est ainsi qu’en 2018, la Cour suprême a reconnu qu’un pâtissier avait le droit de refuser un gâteau de mariage à un couple de même sexe… Pire, le 24 juin 2022, elle annulait Roe vs Wade, un arrêt datant de 1973 qui autorisait l’avortement sur tout le territoire. Chaque État devenait ainsi libre d’interdire l’IVG, ce que se sont empressés de faire le Texas, la Louisiane ou encore le Mississippi, en ne prévoyant aucune exception. D’autres, comme l’Utah, la Floride ou encore la Géorgie, ont raccourci radicalement les délais pour y avoir recours. Et les conservateurs ne comptent pas s’arrêter là. Dans la justification de cette décision, le juge Clarence Thomas avait déjà listé ses prochains chevaux de bataille : la contraception, le mariage gay, et même le sexe gay.

En 2022, les démocrates s’étaient préparés à une telle remise en cause en votant une loi sur le respect du mariage, qui oblige l’ensemble des États et territoires des États-Unis à reconnaître les mariages homosexuels et inter-raciaux. Mais depuis, le Parti républicain a gagné la majorité à la Chambre des représentants ainsi qu’au Sénat. De quoi relancer toutes les inquiétudes dans la communauté LGBTQI+ américaine, d’autant plus après la campagne ouvertement LGBTphobe de Donald Trump en 2024. La ville de New York a notamment constaté une augmentation du nombre de mariages (+33%), en particulier entre personne de même sexe, après l’élection présidentielle de novembre, rapporte une journaliste locale interrogée par la fédération de radios locales NRP. Plusieurs autres comtés interrogés par NRP rapportent une augmentation similaire. Au micro des journalistes, deux jeunes femmes, Hannah et Pet, expliquent qu’elles pensaient attendre quelques années avant de se marier, mais le statut d’immigrée de Pet a renforcé leurs craintes en l’avenir. Résultat : elle ont décidé de se marier la nuit même de l’élection de Donald Trump. En espérant que l’histoire retienne qu’elles auront été trop plus précautionneuses que nécessaire…

Source : tetu.com