Jusqu’ici, le site soulignait le rôle central des personnes transgenres dans les émeutes de Stonewall en 1969, un événement fondateur du mouvement pour les droits LGBT+ aux États-Unis. Désormais, il affirme que « le soulèvement de Stonewall a marqué une étape décisive dans la quête des droits civiques pour les personnes lesbiennes, gays et bisexuelles », sans évoquer des figures emblématiques comme Marsha P. Johnson ou Sylvia Rivera, ajoute ABC News.
D’autres contenus ont également été modifiés. Une page décrivant les différents drapeaux de la diversité LGBT+, notamment ceux de la fierté non-binaire ou intersexe, a été en grande partie effacée. Une exposition virtuelle consacrée au soulèvement de Stonewall qualifie désormais l’événement de « moment charnière pour les droits LGB ». Par ailleurs, la légende d’une photographie de Zazu Nova, identifiée par des témoins comme ayant peut-être lancé la première brique des émeutes, ne la décrit plus comme une « femme trans noire », mais simplement comme une « femme noire ».
Cette modification découle d’un ordre exécutif signé sous l’administration Trump, visant à « restaurer la vérité biologique dans le gouvernement fédéral ». Une décision dénoncée par plusieurs personnalités, dont la gouverneure de New York Kathy Hochul, qui la qualifie d’« acte cruel et mesquin », visant à « effacer la contribution des personnes trans au mouvement LGBT+ ».
« On ne peut pas réécrire l’histoire en supprimant quelques mots sur un site web », déclare Stacy Lentz, co-propriétaire du Stonewall Inn. « Nous continuerons à nous battre pour que le rôle des personnes trans, en particulier des femmes trans racisées, soit pleinement reconnu. »
Si certaines références aux figures transgenres restent accessibles dans les documents fondateurs du monument, les associations LGBT+ dénoncent une tentative d’effacement historique et exigent le rétablissement immédiat des mentions supprimées.
Créé en 2016 sous l’administration Obama, le Stonewall National Monument est le premier site national consacré à l’histoire LGBT+ aux États-Unis. Son rôle symbolique demeure essentiel dans la mémoire du mouvement pour les droits civiques des minorités sexuelles et de genre.
Source : stophomophobie.com