Étoile montante des Républicains, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, ex-poulain de Donald Trump qui briguait l’investiture de son parti pour la présidentielle américaine, s’est finalement rallié à la candidature de l’ancien président. Et en matière d’homophobie, les deux font la paire…
“Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump.” Par ces mots le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui était donné comme le principal rival de l’ancien président américain sur sa route vers l’investiture du Parti républicain pour l’élection présidentielle de novembre aux États-Unis, a annoncé ce dimanche 21 janvier jeter l’éponge et se rallier derrière le milliardaire.
Connu pour ses positions dures sur l’immigration, l’avortement et les questions LGBT+, Ron DeSantis a finalement dû constater que l’original lui restait préféré par les électeurs : “Je ne peux pas demander à nos bénévoles de donner de leur temps et de leur argent si nous n’avons pas un chemin clair vers la victoire”, a-t-il justifié dans la vidéo annonçant son abandon, postée sur X (ex-Twitter).
Ron DeSantis, un Trump bis
Âgé de 45 ans, Ron DeSantis n’a pas toujours été un rival de Donald Trump, bien au contraire. Ce dernier fut son mentor en politique, jusqu’à ce que son départ de la Maison-Blanche, dans des conditions qui pouvaient faire penser qu’il ne serait jamais en mesure de se représenter, ne donne des ailes à l’ambition du gouverneur de Floride. Contestant de plus en plus ouvertement le leadership de l’ex-président, celui-ci s’est fait connaître à l’échelle nationale pendant la pandémie de Covid-19 avec un discours hostile aux mesures sanitaires. Avant de multiplier les offensives visant à l’installer comme le nouveau leader de la droite dure américaine, faisant de son État un laboratoire des idées conservatrices contre la supposée “bien-pensance”.
Anti-“woke” revendiqué, Ron DeSantis s’en est ainsi pris à Disney, qu’il juge trop LGBT-friendly, avant de se lancer dans un concours Lépine de lois ou propositions de lois anti-LGBT. L’adoption en 2022 de son texte phare en la matière, surnommé “Don’t say gay” et qui censure les questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre à l’école, n’a été qu’une mise en bouche. Le gouverneur de Floride a ensuite passé la vitesse transphobe en faisant interdire l’an dernier aux élèves et aux enseignants d’utiliser un pronom “qui ne correspondrait pas au sexe de la personne”, avant de se pencher sur un texte permettant aux médecins de refuser des patients LGBT, etc. Comme tous les élus réac du pays, il s’en est également pris au droit à l’avortement, et s’est joint aux gouverneurs républicains d’autres États pour envoyer des migrants vers des villes démocrates.
Un boulevard pour Donald Trump
Qualifié ces derniers temps d’étoile montante de son parti, Ron DeSantis a peu à peu perdu la dynamique qui l’avait porté. Cet homme au sourire rare, dont le manque de charisme a souvent été pointé durant la campagne, n’aura pas permis de faire oublier l’ex-président au faciès orangé, qui a retrouvé sa popularité dans les sondages. Il y a une semaine, Ron DeSantis est ainsi arrivé deuxième lors des caucus de l’Iowa, loin derrière Donald Trump, avec 21 % des voix contre 51 % pour l’ancien président. Son annonce de retrait intervient à deux jours de la primaire dans le New Hampshire, où les sondages le plaçaient à nouveau loin derrière.
Vous l’aurez compris : l’alliance Trump-DeSantis est un attelage idéal pour le lobby réactionnaire. “Tout comme Trump, DeSantis a mené une campagne promettant d’interdire l’avortement au niveau national, et d’enlever l’accès aux soins de santé”, a réagi le Parti démocrate dans un communiqué. L’équipe de campagne de Donald Trump s’est quant à elle dite “honorée” de son soutien, appelant tous les Républicains à “se rassembler” derrière l’ancien président.
Avant Ron DeSantis, le sénateur noir américain Tim Scott a également raccroché les gants cette semaine et annoncé soutenir Donald Trump. Ce qui fait de l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, Nikki Haley, 52 ans, le dernier obstacle à la nomination de l’ultra-favori comme candidat de son parti. Nikki Haley est arrivée troisième dans l’État de Iowa (19 % des voix), mais pourrait bénéficier dans le New Hampshire du soutien des nombreux électeurs indépendants. En a-t-elle suffisamment sous la pédale pour faire dérayer le rouleau-compresseur Trump ? Rien n’est moins sûr…
Source : tetu.com