Parents et étudiants avaient jeté l’opprobre sur lui. Jim Gaylord, enseignant licencié par le Conseil d’un lycée dans l’Etat de Washington, a retrouvé la paix après des années d’injustices.
«Cela aide de manière relativement plaisante à mettre fin à une situation désagréable», a expliqué Jim Gaylord, 76 ans, à The News Tribune. En 1972, cet enseignant en sciences sociales a été licencié par le Conseil du lycée de Tacoma car il était homosexuel.
Mea culpa
Mieux vaut (très) tard que jamais. 42 ans après, celui qui s’est reconverti en bibliothécaire a eu les honneurs du nouveau président du Conseil de l’établissement. Dimanche, Kurt Miller a présenté ses excuses au professeur limogé.
«C’est équitable et juste pour le district de publiquement admettre que les mesures prises en 1972 étaient fondées par les préjugés et la peur irrationnelle», a expliqué Kurt Miller devant 200 personnes dont Jim Gaylord lors d’un gala de charité pour une association de jeunes LGBT.
Outing forcé
Tout a commencé lorsqu’un adolescent gay du lycée, a tenté de se suicider. C’était en 1972. Lors de l’enquête, la police a appris que le jeune homme avait demandé des conseils à Jim Gaylord au sujet de son orientation sexuelle. L’école a alors questionné le professeur. Ne voulant pas mentir sur sa sexualité, il s’est outé devant le Conseil.
Et il a été viré sur le champ. Il a saisi la justice pour retrouver son poste. Mais la Cour Suprême de l’Etat de Washington a statué que l’établissement pouvait virer le malheureux enseignant si sa capacité à enseigner était compromise. La justice a établi que oui, car une pétition signée par des étudiants et des parents mettaient en cause son professionnalisme. Il a été débouté, même par la Cour Suprême des Etats-Unis.
Sourde justice
Mais il y a un hic. Cette pétition était sortie après son outing forcé. Sauf que la justice américaine ne voulait pas l’entendre. Fin de l’histoire. Jim Gaylord n’a jamais pu récupérer son travail après douze ans de services.
L’homme s’est reconverti en bibliothécaire. Il est resté dans la ville de Tacoma, où il avait occupé son poste d’enseignant. Jim Gaylord a résumé cette époque en un seule mot: «L’enfer.» Aujourd’hui, même si le mal est fait, il est peut-être encore possible de tourner la page.
- Source 360 CH