Un étudiant a été agressé par plusieurs hommes à son domicile à Nîmes (Gard) après avoir rencontré son partenaire sur une application de rencontre homosexuelle. L’un des sénateurs de l’Hérault, Hussein Bourgi s’insurge que de tels actes puissent encore se produire en 2025.
Un jeune étudiant de 20 ans affirme avoir été agressé à son domicile par trois hommes et une femme, le 2 avril 2025. Tout commence dans la soirée quand Jules* passe du temps sur une application de rencontre homosexuelle. Il entre en contact avec un homme qui dit s’appeler Théo. Après avoir discuté, les deux hommes décident de se rejoindre chez Jules qui vit dans un appartement à Nîmes.
Une agression homophobe ?
Peu de temps après, le calvaire commence pour le jeune étudiant : “Soudain, quelqu’un toque à ma porte, à travers le judas, je vois que c’est une femme. J’ouvre et tout à coup deux hommes me sautent dessus et commencent à m’insulter, à me traiter de pédophile“, raconte Jules. Les deux hommes commencent alors à frapper l’étudiant pendant que la jeune femme ouvre sa sacoche et vole sa carte bleue ainsi que quarante euros d’argent liquide.
“J’espère que justice sera faite, que le terme homophobe apparaisse, je veux montrer qu’être gay en 2025, c’est encore compliqué.”
Jules*, victime d’agressionLe jeune homme se rend au commissariat le lendemain matin, il affirme alors ne pas avoir été bien reçu au commissariat lors de son dépôt de plainte. “Ils n’ont pas voulu reconnaître le caractère homophobe de l’agression” allègue-t-il. Pour le jeune homme, aucun doute, ce qu’il définit comme un “guet-apens” est forcément lié à de l’homophobie. D’abord, les insultes reçues sont selon lui sans équivoque. De plus le fait qu’il ait été repéré sur une application de rencontre homosexuelle prouve que son orientation sexuelle était ciblée.
Soutien d’un sénateur
Depuis les faits, Jules s’est exprimé dans les médias et son histoire est remontée aux oreilles d’un sénateur de l’Hérault, Hussein Bourgi (PS). Président du collectif contre l’homophobie et pour l’égalité des droits, l’homme politique prend régulièrement la parole pour défendre les personnes homosexuelles.
Selon lui : “le caractère homophobe est suffisamment caractérisé pour dire qu’il y a deux indices cumulatifs. Le premier, c’est l’endroit où on a trouvé la victime. Le deuxième indice, ce sont les injures qui ont accompagné les coups. Cela établit de manière incontestable que la circonstance aggravante d’homophobie doit être reconnue et retenue.”
“Je trouve ça très stigmatisant pour la victime, qu’on puisse nier le fait qu’elle ait pu être agressée en raison de son orientation sexuelle.”
Le parlementaire rappelle que les agressions liées aux applications de rencontres, que ce soit hétérosexuelle ou homosexuelle, sont régulières et qu’il faut prendre un certain nombre de précautions. “Avant de vous rendre à un rendez-vous, avant de recevoir quelqu’un, pensez bien à donner votre numéro de téléphone, ou à prévenir quelqu’un de confiance, etc.“, conseille-t-il. “Lorsqu’on va à la rencontre de quelqu’un qu’on ne connaît pas, il est conseillé de le faire dans un lieu public, aux heures de la journée où il y a du monde qui passe, pour qu’il puisse y avoir éventuellement une aide, une assistance en cas d’agression.” ajoute-t-il.
Une enquête pour retrouver les agresseurs de Jules a été ouverte par le parquet de Nîmes.
*Le prénom a été modifié.
Source : france3-regions.francetvinfo.fr