Un poids lourd muni de hauts-parleurs déverse ses mensonges homophobes dans les rues de Varsovie sous confinement. Hier, des citoyens sont passés à l’action pour essayer de le faire taire.
Voilà des mois que sa propagande haineuse casse les oreilles des habitants de Varsovie et d’autres villes. Et avec le confinement qui cloue chez eux une bonne partie des Polonais, les vociférations de ses hauts-parleurs sont plus insupportables que jamais. Un camion de l’initiative «Stop pédophilie» s’est ainsi retrouvé bloqué par des citoyens exaspérés, hier dans la capitale. Deux automobilistes se sont mis en travers d’une avenue du quartier d’Ursynów, obligeant le chauffeur à s’arrêter.
Le face-à-face avec le conducteur du poids lourd, qui continuait de pérorer sur le «lobby gay», le «viol d’enfants» et la «sexualisation de l’éducation», a duré une vingtaine de minutes avant l’arrivée de policiers. Entre-temps, d’autres voitures s’étaient stationnées de façon à empêcher le camion de contourner l’obstacle, créant un petit embouteillage, raconte le site allemand Queer.de. Les agents ont finalement persuadé les automobilistes de reprendre leur route. Aucune amende n’a été infligée.
Félicitations
Aussi éphémère soit-elle, cette manifestation de ras-le-bol citoyen a donné lieu à une avalanche de félicitations adressées aux auteur·e·s de ce blocus improvisé, dont les images ont fait le tour des réseaux sociaux. Une bravade également saluée par l’association Campagne contre l’homophobie (KPH), qui a publié des conseils et des documents à télécharger pour faciliter le dépôt de plaintes contre le «camion de la haine». Plusieurs ont déjà abouti à des condamnations pour diffamation, notamment à Gdansk et à Cracovie.
L’initiative populaire «Stop pédophilie» a été lancée avec succès par des ultraconservateurs qui veulent criminaliser tout enseignement portant sur la diversité sexuelle et de genre à l’école. Elle a reçu la semaine dernière un accueil poli au Parlement, qui n’a fixé aucune date pour son examen.
- SOURCE 360 CH