Aujourd’hui sort au cinéma le film Fronteras qui aborde la découverte de son homosexualité sur fond de politique migratoire espagnole.
Fronteras – de son titre original A escondidas qui signifie “en cachette” – est, malgré son nom, une histoire de rencontre. Celle de Rafa, un lycéen espagnol de 14 ans, et d’Ibrahim, Marocain arrivé illégalement en Espagne, qui se croisent par hasard dans un club. De cette rencontre naît très vite une amitié traversée de sentiments amoureux, malgré le rejet des uns et les menaces d’expulsion des autres. Car à travers ces deux garçons que tout oppose, c’est la question de l’exclusion qui ressort de manière éclatante, comme le confiait son réalisateur Mikel Rueada, 36 ans, avant sa sortie :
Nos deux héros doivent vivre cachés. Quand vous êtes illégal dans un pays, on vous apprend à vous faire discret, à vous fondre dans la masse et à ne pas vous distinguer, sinon vous risquez de vous attirer des ennuis. On attend de vous que vous fassiez le travail dont personne ne veut et que vous disparaissiez à la fin de la journée. De la même façon, lorsque vous êtes homosexuel. On vous tolère, mais on attend de vous que vous n’affichiez pas vos sentiments en public, car vous pourriez choquer les passants.
Pour exprimer la confusion des deux protagonistes, Mikel Rueda a souhaité désorienter le spectateur à travers une mise en scène déstructurée et mordue de flashbacks, dont les pièces du puzzle se mettent tout doucement en place, portée par le jeu poignant des jeunes acteurs Germán Alcarazu et Adil Koukouh qui débutent dans le 7ème art et que Yagg a rencontrés. Le réalisme du long-métrage est encore renforcé par les longues recherches que Mikel Rueda a menées avant la réalisation :
Pendant plusieurs mois, j’ai rencontré des associations qui s’occupent de l’accueil des migrants et je me suis renseigné sur les lois en vigueur auprès des autorités afin d’être en mesure de raconter cette histoire au plus proche de la réalité.