En un an, le nombre de dossiers traités par l’association d’aide aux victimes d’homophobie a été multiplié par quatre. Une surfréquentation ajoutée au manque de moyens qui mettent en péril l’avenir de cette structure.
En créant le Refuge, en 2009, Grégory Milly ne s’attendait pas à devoir traiter autant de dossiers en si peu de temps. "En 2010, l’association a reçu une centaine de personnes. L’année suivante, plus de 450 personnes ont poussé la porte de nos locaux." Une hausse de la fréquentation qui prouve la nécessité d’une telle structure.
"Les jeunes qui viennent nous voir le font d’eux-mêmes, c’est souvent leur unique choix. A Marseille, le poids des religions et de la culture méditerranéenne sont si forts que les familles délaissent complètement leur enfant quand il révèle son homosexualité. Après, certains tombent dans la prostitution de survie et finissent par se droguer. On est là justement pour les aider, les accompagner."
Un accompagnement qui passe par un hébergement d’urgence, deux lits sont à disposition, et une aide psychologique. Mais face au nombre croissant de demandes, le délégué régional de l’association craint de ne pouvoir pérenniser son activité. "Pour venir en aide à tout le monde, il nous faudrait plus de moyens financiers, plus de places pour l’hébergement. Bien souvent, on est obligés d’appeler le 115 pour leur trouver un toit, mais ce n’est pas le même public. L’an passé, on a fonctionné avec 47 500 euros, il nous faudrait au moins 150 000 euros pour vraiment aider tout le monde."
Et ce manque cruel de liquidités met surtout en péril la survie de l’association. "On est que deux à travailler à mi-temps dans l’association, plus les vacations du psychologue. Si on ne peut pas payer tout le monde, je serai obligé de fermer l’association", prévient le jeune homme de 25 ans qui en appelle aux dons et aux aides des collectivités et organismes pour sauver son association.
- Source METRO