Les conjoints non juifs d’homosexuels juifs peuvent désormais accéder à la nationalité israélienne, en vertu d’une décision du ministère israélien de l’Intérieur s’appliquant depuis mardi.
"Le conjoint du même sexe d’une personne éligible à la loi du retour et qui ne vit pas en Israël pourra aussi devenir israélien", a annoncé le ministère dans un communiqué, précisant que cette mesure ne s’appliquait qu’aux couples homosexuels mariés.
Selon la loi du retour, tout Juif a le droit de demander, et d’obtenir, la citoyenneté israélienne. Ce droit est étendu aux conjoints de la personne qui fait la demande. Cependant, ce droit n’était auparavant réservé qu’aux couples hétérosexuels.
"Les portes d’Israël sont ouvertes à partir de maintenant à n’importe quel juif et à sa famille, sans discrimination fondée sur son mode de vie", a affirmé le ministre Gideon Saar dans une déclaration.
Israël est considéré comme un pays pionnier en matière de promotion et de respect des droits des homosexuels, notamment en terme d’adoption pour les couples de même sexe.
Mais dans l’Etat hébreu, où le mariage civil n’existe pas car la célébration des mariages est entièrement contrôlée par le rabbinat d’Etat, les unions homosexuelles ne sont à fortiori pas reconnues.
Pour les partis ultra-orthodoxes, cette nouvelle mesure est perçue comme une tentative de contournement de l’autorité qui leur a été garantie depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948 en matière d’affaires civiles.
"La décision du ministre de l’Intérieur est atroce, outrageuse et anti-juive, une étape supplémentaire dans la campagne menée en Israël contre la religion", a réagi dans un communiqué Nissim Zeev, député du parti ultra-orthodoxe Shass qui y voit "la dangereuse institutionnalisation du phénomène des familles homosexuelles en Israël".
En mai 2012, le Parlement israélien a voté contre l’introduction du mariage civil pour les couples homosexuels et hétérosexuels.
- Source E-llico