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 d’ADHEOS

Victime de noyautage politique et paralysée par les querelles, la puissante fédération gay italienne est menacée d’éclatement.
 
L’association nationale des gays italiens, Arcigay, se déchire, à quelques semaines de son congrès, prévu du 23 au 25 novembre à Ferrare. Le président sortant, Paolo Patanè, y tentera de garder sa place. Mais il fait face à une offensive tous azimuts, y compris de la part du fondateur du mouvement, Franco Grillini. Ce dernier a attaqué sa gestion «personnalisée, autoritaire et égocentrique», ainsi que son «immobilisme». La question des unions entre personnes du même sexe n’a pas avancé d’un pouce ces dernières années, sinon tout récemment, mais uniquement dans certaines villes. La Péninsule demeure très en retard sur tous ses voisins de l’UE.
 
Symptôme de la zizanie au sein d’Arcigay: le week-end dernier, le congrès local de Bari s’est terminé par l’intervention de la police, après un début de pugilat dans l’assistance. La dispute a éclaté au sujet des manœuvres du Parti démocrate (centre gauche) et du président de la Région Pouilles, le politicien ouvertement gay Nichi Vendola, au sein de l’association locale. Des sections provinciales d’Arcigay menacent même de quitter le giron de l’organisation nationale, dont elles dénoncent le fonctionnement opaque. Par ailleurs, l’Italie connaît, ces dernières années, une floraison sans précédent de petites associations LGBT indépendantes ou liées à des partis.
 
Ras-le-bol dans la scène gay
Plus grave: les commerçants de la scène gay, exaspérés, font mine de quitter le navire. Or c’est eux qui assurent à Arcigay l’essentiel de son fichier d’adhérents, ainsi qu’un financement confortable, en obligeant leurs clients à adhérer à l’association – une curiosité italienne qui étonne plus d’un touriste. Or depuis peu, 42 des 50 clubs affiliés à Arcigay proposent une carte de membre alternative à celle de la fédération