L’organisation Human Rights Watch a réclamé jeudi l’annulation des poursuites "risibles" engagées contre six militants homosexuels italiens ayant manifesté pendant un rassemblement antimariage gay, dont deux hommes coupables d’un baiser "prolongé et concupiscent"
Le 29 mars à Pérouse, dans le centre de l’Italie, une trentaine de personnes ont perturbé un rassemblement silencieux des "Sentinelles", mouvement inspiré des "Veilleurs" français, qui dénonçaient un projet de loi antihomophobie.
Six d’entre eux ont été interpellés. Selon le procès-verbal de police, publié par la presse italienne, ils ont traité les "sentinelles" de "fascistes" et de "bigots".
Et quand la police leur a demandé de s’éloigner, deux d’entre eux – deux hommes – ont échangé "un baiser prolongé et concupiscent sur la bouche (…) en présence de nombreuses familles avec des enfants et des jeunes (…), laissant les passants dégoûtés par une telle démonstration", selon le procès-verbal.
Le 7 octobre, les six militants ont été inculpés pour trouble à l’ordre public. "Cette inculpation serait risible si elle ne reflétait pas exactement le sentiment antigay contre lequel les militants luttent", a dénoncé HRW en réclamant l’abandon "immédiat" des poursuites.
Le 5 octobre, les "Sentinelles" ont organisé d’autres rassemblements dans plusieurs dizaines de villes à travers le pays. A chaque fois, les participants se tiennent debout en silence, un livre à la main, pendant une heure. Des contre-manifestations ont donné lieu à des échauffourées à Turin, Naples ou encore Bologne mais sans donner lieu à des poursuites.
Pas même pour un militant qui a dénoncé les sentinelles en se joignant à eux déguisé en nazi à Bergame (nord), un temps accusé par la police d’apologie du fascisme.
Les tensions sont vives en Italie autour du statut des couples homosexuels, alors que le gouvernement de Matteo Renzi a promis pour janvier un projet de loi sur une union civile sur le modèle allemand.
Dans le même temps, un nombre croissant de mairies ont commencé à enregistrer les mariages conclus à l’étranger mais le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano a ordonné aux préfets du pays d’annuler ces procédures.
- Source E-llico