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 d’ADHEOS

C’est une première dans la péninsule. A l’initiative de l’association Arcigay, et en partenariat avec le ministère du Travail, une enquête sur l’homophobie et la transphobie dans le milieu professionnel vient d’être menée. Les résultats ont été rendus publics mercredi.
 
Avec 2229 questionnaires remplis, 52 témoins et ses 17 récits de discriminations, les auteurs de l’étude «Je suis donc je travaille» (www.iosonoiolavoro.it ) se sont fixé un objectif ambitieux: chiffrer la discrimination professionnelle des personnes LGBT dans un pays où il ne fait pas toujours bon sortir du placard. Présentés mercredi à Rome par l’association Arcigay, à qui l’on doit cette initiative, les résultats de l’étude révèlent que 13% des homosexuels interrogés estiment qu’on leur a refusé un poste à cause de leur orientation sexuelle au cours des 10 dernières années; chez les trans, le chiffre monte à 45%.
 
Ces derniers sont en effet les premières victimes de la discrimination au travail. Un sur quatre considère avoir été licencié injustement. Contre 4,8% chez les homosexuels. En outre, 19% des trans interrogés estiment que leurs collègues et employeurs ne les traitent pas de la même manière que les autres collaborateurs.
 
Un message aux politiques
Au total, plus d’un quart des personnes interrogées préfèrent cacher leur orientation sexuelle au travail. Parmi les gays, le chiffre atteint 70%, même si, sans surprise, les proportions varient selon les domaines professionnels. Dans les professions artistiques ou libérales, faire son coming-out apparaît plus facile que dans les métiers de la défense et de l’éducation.
 
Pour Arcigay, qui a bénéficié du soutien du ministère du Travail, ces chiffres sont autant de messages lancés aux politiques italiens. Paola Concia, députée ouvertement lesbienne a tenu à remercier l’association. «La discrimination semble désormais évidente, aussi évidente qu’elle est inacceptable dans une société comme la notre.» En juillet dernier, le parlement italien a rejeté une loi anti-homophobie et transphobie (lire article). Grâce à l’engagement de députés de gauche, dont Paola Concia, la proposition de loi est à nouveau à l’étude depuis fin septembre.