Les associations LGBT italiennes réclament la suspension des subventions versées à une école catholique après le licenciement d’une enseignante par la mère supérieure.
Une école catholique de Trente (nord de l’Italie) a signifié à une enseignante le non-renouvellement de son contrat en raison de rumeurs portant sur son orientation sexuelle, raconte «La Stampa». L’affaire a été soulevée par un élu local de la liste Tsipras (gauche). L’école, l’institut Sacro Cuore, a d’abord justifié le licenciement comme une mesure budgétaire, avant que la directrice de l’établissement, une religieuse du nom d’Eugenia Libratore, explique que la décision avait été «de caractère éthique et moral» – un aveu implicite.
L’enseignante, âgée d’une trentaine d’années, a raconté que la mère supérieure l’avait convoquée dans une salle de réception pour l’interroger sans témoins. «Elle m’a complimentée sur mon travail, puis m’a dit qu’il y avait un problème: les rumeurs qui circulaient sur mon compte. Elle m’a demandé simplement de les démentir, en échange de quoi l’institut fermerait les yeux. Puis elle m’a demandée si j’avais une compagne.» La jeune femme a refusé d’entrer en matière, estimant que son employeur n’avait aucun droit de s’immiscer dans sa vie privée. Elle a d’ailleurs répondu de la même manière aux médias.
Subventions
Le cas a provoqué une polémique d’ampleur nationale. Plusieurs organisations LGBT ont saisi les autorités provinciales pour que l’enseignante soit réintégrée et surtout pour que l’institut Sacro Cuore soit sanctionné. De fait, l’établissement privé reçoit des subventions publiques. Les autorités de la région Trentin-Haut-Adige ont promis d’enquêter sur le cas.
En mars dernier, la ville de Trente avait été le théâtre d’une autre affaire aux relents homophobes, quand le conseil municipal avait dû débattre sur une motion présentée par un élu de droite et demandant le placement en famille d’accueil des enfants élevés par des couples homosexuels.
- Source 360 CH