Devenu arbitre professionnel pour ne pas recevoir des insultes homophobes, Igor Benevenuto a révélé publiquement son homosexualité le mois dernier. Un moyen pour l’arbitre brésilien de faire évoluer les mentalités dans le monde du football.
Adolescent, Igor Benevenuto s’est découvert une passion pour l’arbitrage : ce n’était au départ qu’un « camouflage » mais il évolue aujourd’hui au plus haut niveau. À 41 ans, il ne se cache plus après s’être décidé à révéler publiquement son homosexualité. Une façon de se libérer d’un « fardeau émotionnel », mais aussi de servir d’exemple et contribuer à la lutte contre l’intolérance dans un pays où l’homophobie est encore très présente, surtout dans le milieu du football.
« Je veux montrer que le football est un espace de socialisation qui peut accueillir tout type de personne, peu importe la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou toute autre situation. C’est un droit qu’il faut respecter », confie-t-il depuis sa ville natale de Belo Horizonte.
Arbitre professionnel depuis 2009, cet homme aux cheveux bruns coupés court et à la barbe de trois jours grisonnante officie régulièrement dans des matchs de première division brésilienne. Depuis l’année dernière, il fait partie des arbitres officiels de la Fifa aptes à être alignés lors de rencontres internationales.
« Créer un personnage »
Sa décision de révéler en juillet son homosexualité au podcast « Os armarios dos vestiarios » (Les armoires des vestiaires) a changé sa vie. « Avant, je devais sans arrêt me cacher, dissimuler mon attraction pour les hommes », confie-t-il.
En 1994, quand la Seleção a remporté son quatrième titre mondial aux États-Unis, le jeune Igor, 13 ans, a surtout retenu les maillots colorés des arbitres, qui avaient délaissé pour la première fois l’habit noir traditionnel en Coupe du monde. Et plutôt que de jouer avec les autres jeunes du quartier, l’adolescent brésilien a décidé que dorénavant, il allait arbitrer leurs matchs. « C’était une façon de rester lié au foot avec une sorte de camouflage, pour créer un personnage qui dissimule ma sexualité », concède-t-il. Ce « camouflage » est devenu une passion.
- SOURCE LE PARISIEN