Le patineur français Guillaume Cizeron, ouvertement gay, et sa partenaire Gabriella Papadakis médaillés d’argent aux JO-2018, ont été sacrés champions olympiques de danse sur glace lundi aux Jeux de Pékin.
Sur la glace chinoise, ils se sont largement imposés, avec un total de 226,98 points, nouveau record du monde, devant les Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov (220,51) et les Américains Madison Hubbell et Zachary Donohue (218,02).
Le duo français, robe dorée à paillettes pour Papadakis, haut rouge et pantalon noir pour Cizeron, déjà quadruple champion du monde (2015, 2016, 2018 et 2019) et quintuple champion d’Europe (2015-2019), décroche enfin l’or olympique, sous les yeux de Guy Drut et de Martin Fourcade, présents dans la patinoire pour assister à leur programme libre patiné au son de l’Elegie de Gabriel Fauré, jouée au violoncelle et au piano.
Ce sacre olympique place Papadakis et Cizeron tout en haut du panthéon du patinage français. Seuls Andrée et Pierre Brunet, doubles champions olympiques en 1928 et 1932 en couples, et quadruples champions du monde entre 1926 et 1932, il y près d’un siècle, peuvent encore rivaliser.
Pour ce qui est de Guillaume Cizeron, à noter qu’il est le premier athlète ouvertement gay à recevoir une médaille d’or olympique.
La glace française n’avait plus connu d’or olympique depuis vingt ans et le titre de Marina Anissina et Gwendal Peizerat en 2002 à Salt Lake City (Etats-Unis), déjà en danse sur glace.
Papadakis et Cizeron étaient en tête après la danse rythmique patinée samedi soir. Ils en avaient même amélioré le record du monde (90,83 points contre 90,03 fin 2019). Lundi, avec 136,15 points, ils se sont approchés à un rien de leur meilleure performance jamais réalisée (136,58 au Trophée NHK en 2019) sur un programme libre.
Il y a quatre ans sur la glace olympique de Pyeongchang (Corée du Sud), Papadakis et Cizeron avaient connu une mésaventure vestimentaire, quand le haut de la robe de la patineuse s’était détaché dès les premières secondes de leur danse courte. Les danseurs français avaient eu beau dominer la danse libre le lendemain, c’est autour du cou des Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir, leurs rivaux N.1 et partenaires d’entraînement à Montréal, que la médaille d’or avait été passée.
Les JO-2022 arrivent au bout d’une deuxième moitié d’olympiade pas ordinaire pour le duo clermontois. Papadakis et Cizeron sont restés vingt mois sans patiner en compétition entre leur défaite de justesse en janvier 2020 aux Championnats d’Europe – leur seule depuis les JO-2018 – et octobre dernier, principalement à cause de la pandémie de Covid-19 et des difficultés de voyage pour eux qui vivent à Montréal depuis 2014.
Depuis leur retour à l’automne, ils ont remporté les trois compétitions internationales auxquelles ils ont participé avant les JO-2022 mais ont préféré, par précaution sanitaire, renoncer aux Championnats d’Europe il y a un mois. Si bien qu’à Pékin, ils se mesuraient pour la première fois depuis plus de deux ans aux tous meilleurs duos mondiaux.
- SOURCE E LLICO