Une étudiante de 19 ans a été menacée de mort par son père qui s’est déplacé de Strasbourg jusqu’à Narbonne pour l’intimider. Elle a trouvé refuge au sein de son université et son père condamné à un an de prison ferme.
Le tribunal correctionnel de Narbonne (Aude) l’a condamné à un an de prison ferme. Un père de famille a menacé de mort sa fille, après son coming out lesbien. La semaine dernière au téléphone, cette jeune femme de 19 ans lui apprend qu’elle s’est mise en couple avec une femme et qu’elle l’avait annoncé à ses proches. Au lieu de la féliciter, de lui souhaiter du bonheur, ce père originaire de l’est de la France l’a menacée de mort.
Puis, vendredi matin, cet homme a quitté la région de Strasbourg et fait 800 kilomètres en voiture pour menacer physiquement sa fille. À quelques mètres de la fac, il a réitéré violemment ses propos haineux. Face aux intimidations de son père, la jeune adulte a trouvé refuge dans les locaux de l’université.
Dans un premier temps, le père a voulu entrer dans l’enceinte de la faculté, mais il a été repoussé par la direction de l’établissement. Le personnel de l’IUT a ensuite appelé la police qui s’est déplacée pour interpeller le strasbourgeois de 52 ans. Il a été placé en garde à vue.
Un "comportement disproportionné"
Le parquet a décidé de renvoyer le père devant le tribunal correctionnel. Selon L’Indépendant, les magistrats ont qualifié la réaction du père de "comportement disproportionné". Un qualificatif maladroit qui laisse entendre qu’une réaction "proportionnée" aurait été tolérable après le coming out de la jeune femme.
Quoi qu’il en soit, le père a été placé en détention provisoire en attendant d’être jugé dans le cadre d’une comparution immédiate prévue ce lundi 19 octobre. La jeune femme, sa compagne et la mère de la victime ont décidé de porter plainte, selon le quotidien régional. Selon les Dernières nouvelles d’Alsace, l‘homme a été condamné à un an de prison ferme. Au cours de l’audience, le cinquantenaire a dit n’avoir "aucun problème avec l’homosexualité", relate L’Indépendant. Il a minimisé les menaces, assurant simplement fait 800 kilomètres pour "avoir des explications, qu’elle me dise la vérité, c’est tout".
Pour rappel, en 2019, SOS homophobie a fait état d’une hausse "alarmante" des témoignages de LGBTphobie. Ces signalements sont en hausse de 26% par rapport à 2018 après une augmentation de 15% l’année précédente. Parmi les 2.396 témoignages recensés, 10% pointent la famille et l’entourage.
- SOURCE TETU