NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Le Kenya s’apprête à examiner un projet de loi controversé visant à renforcer la criminalisation des actes homosexuels. Porté par le député George Peter Kaluma, membre de l’opposition et affilié au Mouvement démocratique orange, ce texte prévoit des peines allant de 10 ans de prison à la peine de mort pour des cas d’« homosexualité aggravée ». La qualification englobe les relations avec des mineurs, des personnes en situation de handicap ou la transmission de maladies graves.

Intitulée « Family Protection Act », la loi vise également à interdire toute forme de promotion de l’homosexualité, y compris l’usage de drapeaux ou de symboles liés à la communauté LGBTQI+. Actuellement, les relations homosexuelles sont déjà sanctionnées par des peines pouvant atteindre 14 ans d’emprisonnement.

Inquiétudes internationales

Aux États-Unis, une coalition composée d’organisations LGBTQI+, de défenseurs des droits humains, de syndicats et de groupes engagés dans la lutte contre le VIH a adressé une lettre à Katherine Tai, représentante américaine au commerce, rapporte AfricaNews. Ils demandent la suspension des discussions commerciales entre Washington et Nairobi tant que le président kenyan William Ruto ne s’engagera pas publiquement à opposer son veto au texte.

Cette interpellation survient alors que Mme Tai est en visite au Kenya pour le lancement du Partenariat stratégique commercial et d’investissement entre les deux pays. « Les États-Unis doivent clairement affirmer qu’ils ne resteront pas passifs face à des législations qui aggravent la criminalisation des personnes LGBTQI+ », ont aussi déclaré des membres du Congrès dans une lettre antérieure.

Mais, vu que l’administration Trump prévoit déjà de remettre en question leurs propres acquis fondamentaux en matière d’égalité et de protection des minorités

Un contexte régional alarmant

Ce projet de loi s’inscrit dans une tendance régionale de durcissement des lois anti-LGBTQ. En mai dernier, l’Ouganda a adopté l’une des législations les plus répressives au monde, criminalisant totalement les actes homosexuels et prévoyant des peines allant jusqu’à la peine de mort. Au Ghana, les législateurs débattent d’un texte imposant des peines de trois à dix ans de prison pour les personnes s’identifiant comme LGBTQ ou promouvant leur cause.

Dans ce contexte de répression accrue, les organisations de défense des droits humains au Kenya signalent une hausse significative des violences et discriminations envers la communauté LGBTQ. La National Gay and Lesbian Human Rights Commission rapporte que les signalements d’abus, incluant agressions, menaces et discriminations, sont passés de 78 en janvier à 367 en mars 2024.

SOURCE : stophomophobie.com