Les avocats d’Anderson Lee Aldrich ont indiqué que leur client utilisait les pronoms non-genrés “they/them” (iel en français). Cinq personnes sont mortes le 20 novembre dans le club LGBT+ où l’attaque a eu lieu.
Des détails sur la personnalité de l’auteur de la fusillade qui a fait cinq morts le week-end dernier dans un club LGBT+ du Colorado ont commencé à émerger mercredi, notamment le fait que cette personne s’identifie comme non-binaire, selon ses avocats.
Anderson Lee Aldrich a comparu mercredi devant un tribunal. L’accusé est resté assis, vêtu de la combinaison orange des détenus aux Etats-Unis, durant une brève apparition par vidéo lors de l’audience durant laquelle aucun chef d’accusation n’a été prononcé.
Utilisation des pronoms “they/them”
Ses deux avocats commis d’office ont affirmé dans des documents judiciaires enregistrés mardi que leur client s’identifiait comme non-binaire, c’est-à-dire ne se reconnaissant ni dans le genre masculin ni dans le féminin. Anderson Lee Aldrich utilise les pronoms non-genrés en anglais “they/them” (“iel” en français).
Après cette annonce, le procureur en charge de l’affaire Michael J. Allen a indiqué que l’identité de genre du suspect n’allait en rien changer son approche du dossier, ni influencer sa décision de le mettre ou non en examen pour crime de haine. “Je regarde les preuves”, a-t-il déclaré, comme le rapporte le New York Times.
L’accusé n’a parlé que pour confirmer son nom et que ses droits lui avaient bien été notifiés, et a été maintenu en détention pour suspicion de meurtre.
D’autres détails ont émergé, notamment sur son enfance marquée par l’instabilité et des parents toxicomanes. Selon les médias américains, son nom de naissance était Nicholas Brink. Lorsque le suspect a pris le nom d’Anderson Lee Aldrich à l’adolescence, son père Aaron Brink avait déjà été arrêté plusieurs fois en Californie pour détention de drogue et infractions au code de la route.
Un père homophobe
Aaron Brink, qui se décrit comme un ancien acteur pornographique devenu républicain conservateur, a déclaré à un journal local de San Diego que son ex-femme, Laura Voepel, lui avait assuré il y a plusieurs années que leur enfant était mort.
C’est ce qu’il a cru jusqu’à il y a quelques mois, lorsqu’il a reçu un coup de fil d’Anderson Lee Aldrich qui a dégénéré en dispute, ce dernier proférant des menaces à l’encontre de son père. Aaron Brink a par ailleurs indiqué au New York Times qu’il avait “fait part d’une ferme désapprobation à l’encontre des homosexuels quand son enfant était plus jeune”.
Interrogé par CBS, visiblement dans un état instable, le père du suspect a déclaré: “Ils ont commencé à me dire qu’il y avait eu un incident, une fusillade… Et après, j’ai découvert que c’était dans un bar gay. J’ai eu peur, je me suis dit, ‘mince, il est gay?’. Et finalement, il n’est pas gay, donc j’ai été soulagé”.
“Il n’y a pas de gays dans l’Eglise mormone”, a-t-il ajouté.
Une possible peine de prison à perpétuité
Laura Voepel, la mère de l’accusé, a elle aussi eu des démêlés avec la police de Californie, notamment pour état d’ébriété sur la voie publique et possession de substance illicite, selon le New York Times. En 2012, elle a été condamnée avec sursis pour avoir mis le feu à un matelas de l’hôpital psychiatrique où elle avait été admise, selon des documents de justice cités par le Times.
Anderson Lee Aldrich pourrait être poursuivi notamment pour meurtres et crimes motivés par la haine, et encourt une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
L’audience est intervenue quatre jours après le massacre qui a fait cinq morts et 18 blessés au Club Q, à Colorado Springs, une ville du massif des Rocheuses d’environ 500.000 habitants. Une date provisoire pour une nouvelle comparution d’Anderson Lee Aldrich a été fixée au 6 décembre.
- SOURCE BFMTV