Un ancien élu du Front national a comparu devant le tribunal de Laval pour avoir tenu, pendant plusieurs mois, des propos homophobes contre le premier adjoint de Laval.
“Tata Bertier“, “Laval le fion”, “Ta gueule Bertier, on en peu plus de tes histoires de tdc [trou du cul]…”. C’est pour ses insultes fleuries visant le premier adjoint, Bruno Bertier, que Jean-Christophe Gruau, ancien conseiller municipal (FN) de Laval entre 2014 et 2020 a comparu, jeudi 24 novembre devant le tribunal. L’ancien élu d’extrême droite était jugé pour outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique et injure publique en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre, indique France bleu. Le parquet a requis contre lui six mois de prison avec sursis.
Des propos homophobes tenus sur le compte Twitter de Jean-Christophe Gruau depuis la campagne municipale de 2020 à Laval, alors que Bruno Bertier était candidat. “Il lâche D’Aubert [ancien maire de Laval], puis lèche le derrière de Garot [ancien député de Mayenne] et finit avec Bercault [l’actuel maire]“, écrit-il notamment. Ce qui le met hors de lui, selon le Le Courrier de la Mayenne, c’est de voir des passages piétons aux couleurs de l’arc-en-ciel “payés par les impôts des contribuables lavallois”.
L’ancien élu ne s’est pas déplacé à l’audience, prétextant un entretien d’embauche à Paris. Son avocat, qui n’est autre que son frère et conseil de la Manif pour tous, cité par Le Courrier de la Mayenne a justifié à l’audience : “Quand il n’est pas là il manque, quand il est là, il gêne”. Avant de dénoncer une “société aux mains de la cause LGBT, qui mettrait à bas la liberté d’un pays où la censure s’infiltre jusque dans les moindres recoins”.
L’absence de regrets de Jean-Christophe Gruau est donc manifeste. D’ailleurs, devant les policiers après le dépôt de plainte du premier adjoint, il a reconnu, selon le procès verbal, que “la forme n’est pas bonne, mais le fond reste le même”. “C’est peut être un style d’un autre âge, mais je ne vois pas pourquoi je devrais m’abstenir de commenter la propagande LGBT (sic) qui a eu lieu à Laval pendant la campagne municipale”, a-t-il déclaré lors de l’audition.
Exclu du FN pour des propos homophobes
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’homophobie des propos de ce proche de Jean-Marie Le Pen lui est reproché, le Front national (devenu Rassemblement national) l’a même exclu du parti en raison de paroles homophobes tenus en 2013 sur son blog.
Ces deux dernières années, Bruno Bertier assure être resté silencieux “pour ne pas donner une tribune à Jean-Christophe Gruau en portant plainte. Mais au printemps dernier, ses tweets sont devenus obsessionnels”, a-t-il déclaré à l’audience. Notamment lors de la marche des Fiertés de Laval : “n’oubliez pas que samedi prochain, c’est la marche de ma tata préférée”, écrivait ainsi l’ex-élu encouragé par des centaines de Mayennais.
Le procureur de la république, jugeant les tweets “inacceptables et outrageants”, a requis six mois de prison avec sursis contre Jean-Christophe Gruau, indique France Bleu. Le délibéré a été fixé au 5 janvier.
- SOURCE TETU
