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 d’ADHEOS

Huit hommes âgés de 21 à 26 ans, proches de groupes identitaires ou nationalistes, comparaissent jusqu’à mercredi 24 septembre devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Lyon pour avoir violemment agressé un couple alors qu’il rentrait d’un concert à Villeurbanne en 2011. « Ces faits méritent une réponse ferme » : le procureur a demandé, mercredi 24 septembre, des « peines sévères » allant d’un an à cinq ans de prison ferme.
Le couple a relaté mardi le cauchemar de son attaque. « En une minute votre vie a basculé », a d’abord résumé, mardi, Dominique Devigne, la présidente :
 
« Vous avez été sauvagement agressés aux abords d’un parking, la vidéosurveillance vous voit arriver à 23 h 42 et à 23 h 43 vous êtes au sol, dans une mare de sang. »
 
A la barre, la jeune femme, qui a souhaité que son identité ne soit pas divulguée, s’effondre à l’évocation de cette « minute » et dit en pleurant :
 
« Ça a été très vite, je revois des phares de voiture, la batte, je n’ai pas compris ce qui arrivait, j’ai vu une charge qui fonçait sur nous. »
 
Alors qu’elle rentrait avec son fiancé d’un concert à Villeurbanne, elle fut frappée la première, d’un coup de batte de base-ball à la tempe. Si violent que la batte se brisa. Pour la protéger, son compagnon s’était jeté sur elle et reçut en retour une pluie de coups.
 
HÉMORRAGIE INTRACÉRÉBRALE
 
Victime d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie intracérébrale, la jeune femme s’était vu prescrire au moins soixante jours d’ITT et avait souffert par la suite d’un état post-traumatique sévère. Tombé en état de « sidération », le jeune homme avait, lui, une plaie au visage, était victime plusieurs jours plus tard de crises d’épilepsie et connaissait des difficultés à marcher. « Sous morphine pendant très longtemps », la jeune femme précise avoir quitté la France depuis cette terrible nuit.
 
L’absence d’infirmité permanente chez les victimes a permis aux prévenus d’échapper aux assises. Ils ont expliqué avoir voulu en découdre ce soir-là après avoir eu une altercation avec des militants d’extrême gauche, se disant victimes d’agressions répétées de militants « antifascistes ».
 
« J’ai reçu un gros projectile sur la voiture », s’est plaint à la barre Anthony Tracanelli, 24 ans, dit « Trakan », crâne quasi rasé et chemise noire, défendu par Me Pierre-Marie Bonneau, avocat d’Yvan Benedetti et Alexandre Gabriac, anciens dirigeants de l’Œuvre française et des Jeunesses nationalistes, deux groupuscules d’extrême droite radicale dissous à l’été 2013.
 
« On part plutôt sur un petit “poc” sur le rétroviseur de la voiture, qui n’est pas cassé ! », corrige la présidente. Le prévenu, qui a déjà six condamnations à son casier pour des faits de violences notamment, nie sa participation aux coups portés ce soir-là.
 
Seuls deux accusés ont reconnu à l’audience avoir commis les violences, dont David-Arnaud Mollaret. Il a admis avoir « mis trois coups de ceinture » aux victimes. « Je ne sais pas ce qui m’a pris », a ajouté le jeune homme de 23 ans, qui a exprimé des « regrets ». Il a été le seul à le faire à la barre. Il encourt une peine alourdie de vingt ans de prison pour « violences aggravées par trois circonstances, suivie d’ITT supérieure à huit jours » et en situation de récidive.
 
Une neuvième personne, mineure au moment des faits et dont la participation à l’agression a été moins directe, a été jugée en juillet et condamnée à six mois avec sursis et cent soixante-dix heures de travaux d’intérêt général.