Pas de trace des homos dans la campagne contre le harcèlement à l’école. Manque d’entrain aussi pour promouvoir la Ligne Azur: l’Inter-LGBT monte au créneau et réclame des engagements.
Ce matin, le gouvernement a lancé un site internet, un numéro de téléphone (0808.80.70.10) et une page Facebook sur le thème «Agir contre le harcèlement à l’école». Le motif d’homophobie ne figure pas dans les éléments du site, seuls «le sexe et l’identité de genre» sont cités: «garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine» figurent parmi les exemples de discrimination. Les trois vidéos diffusées ne présentent pas non plus de façon explicite des situations de jeunes homos discriminés.
Le même jour, le collectif éducation de l’Inter-LGBT a choisi de pointer le manque de soutien du ministère de l’Education nationale envers la Ligne Azur, cette structure d’écoute et de conseil pour les jeunes en questionnement sur leur identité et leur orientation sexuelle, dont les appels reçus ont chuté de 60%. Dans un communiqué mardi, le collectif déplore l’envoi tardif (en mai 2011) dans les collèges et lycées des documents d’information sur le numéro d’appel de la Ligne Azur (0810.20.30.40) et son site; ainsi que «les restrictions du nombre de supports diffusés (affiches et cartes mémos)».
Nécessité de sensibilser
La moitié des personnes qui sollicitent le dispositif ont moins de 18 ans et 42% d’entre elles ont moins de 15 ans, avec une moyenne d’âge plus jeune qu’en 2010, selon une étude réalisée sur 187 entretiens enregistrés entre 9 mai et le 1 juillet 2011. La ligne Azur avait traité 1.561 appels pendant cette période, et huit jeunes appelant sur dix s’interrogeaient sur leur sexualité.
«Cela démontre que nos organisations avaient raison d’insister pour que cette campagne soit diffusée dès le collège, et nous permet aussi de réaffirmer la nécessité de sensibiliser les jeunes à ces questions dès l’école primaire» estime la porte-parole du collectif, Natacha Taurisson.
Appels homophobes
Concernant l’orientation sexuelle, le public de la campagne exprime une plus grande difficulté à se situer: 38% ne savent pas ou ne se définissent pas contre 28% hors campagne. Ils sont un peu plus nombreux à se reconnaître dans l’hétérosexualité (28% contre 25%) et moins nombreux à déclarer être homosexuels (26% contre 38%) ou bisexuels (8% contre 10%).
Confronté à de nombreux appels d’insultes homophobe sur la ligne Azur, un guide vocal d’accueil de la Ligne Azur a été mis en place, rappelant: «Nous vous rappelons que les injures et les provocations homophobes sont constitutives d’un délit pénalement sanctionné».
- Source TETU