Le Tribunal correctionnel de Paris a condamné ce mercredi 9 avril le youtubeur d’extrême droite Gregory Toussaint pour injure publique et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, à la suite de la diffusion de deux vidéos particulièrement violentes à l’encontre des personnes LGBT+.
Ces vidéos, publiées en mars et avril 2023, visaient directement les communautés LGBT+, en particulier les artistes drags, accusés à tort par Toussaint d’endoctriner les enfants. Dans l’une d’elles, intitulée « LES TRANSXUELS ÉDUQUENT NOS ENFANTS », il assimilait les personnes LGBT+ à des pédophiles, en proférant des menaces : « Dans un pays qui fonctionne bien, on vous réglerait sur la place publique », déclarait-il.
La seconde vidéo, intitulée « JE RISQUE LA PRISON ! », et publiée après une première plainte, comportait de nouvelles attaques et une référence explicite à une arme à feu : « Oui, j’ai un fusil à pompe. C’est tentant… ».
Ces propos ont conduit plusieurs associations, dont STOP homophobie, à saisir la justice. Le 19 février dernier, Gregory Toussaint a été jugé pour six passages qualifiés d’homophobes et incitant à la haine. Lors de l’audience, il a tenté de se défendre en qualifiant ses propos de satire politique, mais sa défense n’a pas été retenue.
Dans sa décision rendue ce mercredi, le tribunal l’a reconnu coupable et l’a condamné à 3.000 euros d’amende avec sursis, ainsi qu’à 500 euros de dommages et intérêts à chacune des associations plaignantes.
Pour Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, cette condamnation est un message fort : « Il est intolérable qu’un créateur de contenu utilise sa notoriété pour propager des discours de haine et en tirer profit. »
Terrence Khatchadourian, secrétaire de STOP homophobie, salue cette décision : « Elle reconnaît la gravité de ces propos et la responsabilité de leurs auteurs, même dans le monde numérique. Les discours haineux ne sont pas des opinions, mais des délits, même sous le couvert de l’‘humour’ ou de la ‘liberté d’expression’. L’espace en ligne ne doit pas être une zone de non-droit. Chaque mot de haine diffusé a des conséquences réelles sur la vie des personnes LGBT+. »
Cette affaire intervient dans un contexte plus large, marqué par la montée des violences et discours hostiles à l’encontre des personnes LGBT+, un phénomène observé par de nombreuses associations. Selon le ministère de l’Intérieur, les signalements d’actes LGBTphobes ont augmenté de 27 % en 2024.
Source : stophomophobie.com