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 d’ADHEOS

Claude Besson Ancien moine cistercien, il brise le tabou dans un livre
 
Alors que certains membres de l’Eglise catholique se mobilisent, en demandant par exemple un référendum sur le mariage et l’adoption que le gouvernement prévoit d’ouvrir aux couples homosexuels, Claude Besson, ancien moine cistercien, vient de publier Homosexuels catholiques. Sortir de l’impasse (Les Editions de l’Atelier). Il répond à 20 Minutes.
 
Que vous inspire le discours de l’Eglise vis-à-vis du mariage homosexuel ?
 
L’Eglise condamne les actes homosexuels, mais dit accueillir les personnes homosexuelles, invitées à vivre dans l’abstinence. Mais que veut dire « accueillir » si on leur demande de mutiler une partie de leur vie sexuelle ? Accueillir, ce n’est pas ça. C’est faire avec ce que la personne est et vit. Il faut aussi ouvrir des lieux de parole dans l’Eglise pour parler d’homosexualité. Ça n’existe pas, hormis quelques initiatives comme l’association David et Jonathan.
 
Comment est née la vôtre, Réflexion et Partage ?
 
En 1999, lors du débat sur le Pacs, des catholiques manifestaient en lançant des slogans homophobes. Avec d’autres chrétiens, on s’est dit : « C’est pas possible de penser que tous les catholiques sont homophobes comme ça ! » Notre objectif, c’est d’ouvrir l’esprit des chrétiens envers les homosexuels. Il y a une vraie demande.
 
Que vous disent les catholiques homosexuels ?
Il y a une réelle souffrance, car l’Eglise les met de côté. Les gens n’osent pas en parler. Ça reste un sacré tabou ! Après un travail sur soi, certains parviennent à prendre de la distance par rapport au discours de l’Eglise tout en gardant leur foi, mais de manière cachée. D’autres, lorsqu’ils découvrent leur homosexualité, cherchent à en sortir. Il existe encore des « séminaires de guérison »…
Vous dénoncez l’« homophobie latente » dans l’Eglise…
Oui. Elle est liée à un manque de connaissance sur l’homosexualité. Beaucoup pensent que c’est un choix, ce qui est faux. Dans l’Eglise, on pense aussi encore, malheureusement, qu’elle est contagieuse.

Avez-vous essuyé des critiques ?
Certains nous reprochent d’affaiblir encore plus l’Eglise, déjà fragilisée par sa perte d’influence et la diminution du nombre de ses fidèles. Moi je pense le contraire : c’est parce que j’aime l’Eglise que j’ai fait mon livre. C’est la parole qui nous apprend à nous aimer les uns les autres, pas le silence.