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 d’ADHEOS

Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies s’est réuni mercredi pour débattre des discriminations basées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Mais tous les pays ne l’entendaient pas de cette oreille.
 
En juin dernier, une résolution portant sur les atteintes aux droits des minorités sexuelles était adoptée par l’ONU (lire notre article). Elle prévoyait notamment la réalisation d’un rapport sur les pratiques discriminantes, les violences faites aux LGBT à travers le monde et les moyens d’y mettre fin sur les bases de la déclaration universelle des droits de l’Homme.
 
«Le moment d’agir est venu»
C’est ce rapport qui a été présenté aujourd’hui au panel composé d’ambassadeurs de chaque pays membre, de spécialistes du droit international et de militants LGBT. Il indique notamment qu’au moins 76 pays dans le monde ont des législations discriminatoires à l’encontre des homosexuels.
 
À l’ouverture des débats, un message a été adressé aux membres du Conseil par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon pour qui «le moment d’agir est venu». «Des vies sont en jeu et c’est le devoir de l’ONU de protéger les droits de toute personne où qu’elle vive. Laissez-moi dire à ceux qui sont lesbiennes, gays, bisexuels ou transgenres: vous n’êtes pas seuls» a-t-il affirmé.
 
Débats houleux
Mais cette réunion ne s’est pas déroulée sans encombre. L’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) qui compte 56 Etats avait annoncé cette semaine qu’elle boycotterait la conférence. Ce qui n’a pas empêché certains de ses représentants de venir manifester leur désapprobation. Un débat houleux a ainsi opposé les pays membres de l’OCI et une majorité de pays du groupe africain aux autres pays représentés sur la question de la reconnaissance des droits LGBT.
 
Pour l’ambassadeur du Pakistan témoignant au nom de l’OCI, l’homosexualité peut «susciter des troubles sociaux, dégénérer en pédophilie et inceste, avoir un impact négatif pour la santé et affaiblir l’institution de la famille». Il a ainsi demandé que le Conseil tienne compte des «sensibilités culturelles», «des valeurs régionales» et «évite de discuter du comportement individuel de certaines personnes».
 
Même discours pour le Sénégal, parlant au nom d’une «majorité» de pays africains, qui a réclamé «le respect des différences culturelles» et dénoncé la «tentative de détournement du système des droits de l’Homme pour imposer un concept basé sur le comportement de certains».
 
«Les droits des humains sont universels»
Des positions qu’Alli Jernow, membre de la Cour Internationale de Justice, a déploré: «Les droits des humains sont universels, ce qui signifie que chacun, y compris les lesbiennes, les homosexuels, les bisexuels ou les transgenres, doit par exemple pouvoir jouir du droit à la vie et à la sécurité de sa personne, et être protégé contre la détention arbitraire et la torture».
 
Si tous les pays du globe ne semblent pas encore convaincus, la tenue de ce Conseil constitue en tout cas une première historique pour la défense des droits LGBT dans le monde.
 
La vidéo de l’intégralité du débat est à revoir sur le site web de l’ONU.