A quelques jours de la marche des fiertés qui se déroulera le 10 juin, gros plan sur la communauté LGBT. L’une des plus protégées au monde en matière de droit. Pourtant l’homophobie a progressé de 22% en 2022. Et les victimes sont peu nombreuses à oser porter plainte.
La marche des fiertés approche à grands pas. Prévue pour le 10 juin, elle est un moment important pour la communauté LGBT. Le droit protège cette dernière des discriminations, pourtant l’homophobie a augmenté de 22% en 2022. Peu de victimes osent porter plainte.
Homophobie en progression
L’homophobie n’a jamais été aussi forte qu’en 2022. Selon le dernier rapport de l’association SOS Homophobie, elle a augmenté de 22% durant cette dernière année : “L’homophobie suit souvent l’actualité des droits LGBT”, explique Yves Ducel-Fages, membre de SOS Homophobie en Occitanie. “Cette année on a beaucoup parlé de la question des transgenres, et du coup ça a fait progresser la transphobie”. Le rapport complet est disponible sur le site de SOS Homophobie.
L’homophobie punie par la loi
Dans le Code Pénal, l’homophobie est une circonstance aggravante lors d’une infraction. Cela va de l’agression volontaire au meurtre en passant par le vol et l’extorsion.
La loi réprime également la publication de propos injurieux, diffamatoires ou caractérisant une provocation à la discrimination ou à la violence envers des personnes homosexuelles en vertu de plusieurs articles de la loi du 29 juillet 1881.
“Le cadre légal existe et il n’a pas besoin d’être amélioré” reconnaît Erick Boyadjian, avocat au barreau de Toulouse. “Le problème c’est que peu d’agressions sont réprimées car les victimes ne portent pas souvent plainte. Il faut qu’elles comprennent que c’est important d’être accompagné par un avocat quand on a vécu de tels événements.”
En France, la provocation et la diffamation publiques peuvent aller jusqu’à un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Quant à ceux qui profèrent une injure publique, ils encourent jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 22 500 euros d’amende.
Trop peu de plaintes
L’acte homophobe le plus courant se déroule généralement sur la voie publique ou dans le voisinage. Des actes en régression mais qui représentent encore plus de 10% des violences envers la communauté LGBT. Anthony Vella l’a vécu en juin 2022 : “j’étais en train d’emménager dans l’appartement de mon compagnon”, raconte-t-il. “L’un des voisins m’a d’abord abordé à cause de mon chien, et la conversation a très vite tourné sur le fait que j’étais gay. J’étais avec mon père. Et cet homme nous a déversé sa haine.”
Il disait “sale pédé, je vais te casser la gueule.” Et à mon père : “vous n’avez pas honte ?”…
Anthony Vella
D’autres voisins sont sortis. Aucun n’est intervenu. Anthony a été insulté et menacé dans l’indifférence la plus totale.
Avec Dylan, son compagnon, Anthony a décidé de porter plainte, malgré l’avis de son entourage : “On me disait que c’était mon affaire mais à ma place ils seraient restés discrets. Je pense que, la plupart du temps, les membres de la communauté LGBT préfèrent laisser passer ce genre d’insultes, plutôt que de porter plainte. Peut-être par peur de représailles. Mais aussi de voir leur plainte classée sans suite.”
Un an après les faits, Anthony Vella n’a pas eu de nouvelles des suites données à sa plainte. Il sait que son agresseur a été convoqué au commissariat. Il n’y a pas eu de nouvelle agression homophobe depuis ce jour.
SOURCE : www.france3-regions.francetvinfo.fr