Lucas, 13 ans, s’est suicidé dans les Vosges. Ses parents affirment qu’il était harcelé en raison de son homosexualité.
Le ministre de l’Education Pap Ndiaye a souhaité mercredi « la généralisation dans chaque académie de groupes de sensibilisation, de prévention et d’action » contre l’homophobie à l’école dans les prochaines semaines, après le suicide d’un adolescent dans les Vosges.
« Quand un enfant met fin à ses jours, il n’y a pas de mots pour dire l’émotion, le chagrin, la douleur », a évoqué, très ému, le ministre de l’Education, interrogé par la sénatrice écologiste Mélanie Vogel après le suicide dans les Vosges de Lucas, 13 ans, dont les parents affirment qu’il était harcelé en raison de son homosexualité.
Pour Pap Ndiaye, « ce drame montre à quel point la lutte contre le harcèlement scolaire, contre l’homophobie -oui l’homophobie tue- doit demeurer une priorité du gouvernement ». « L’orientation sexuelle est souvent un point d’appui des auteurs de harcèlement, comme l’apparence physique, l’origine, la condition sociale », a-t-il ajouté.
« Sur la lutte contre l’homophobie à l’école, j’ai décidé que dans chaque académie devaient être généralisés dans les prochaines semaines des groupes de sensibilisation, de prévention et d’action contre les LGBTphobies et je vais suivre cela personnellement », a annoncé le ministre.
Contacté par l’AFP, le ministère a précisé qu’il s’agissait de « généraliser les observatoires et groupes d’action et de sensibilisation académiques qui existent déjà dans certaines académies ».
« Encore du chemin à faire »
Ces groupes permettent de recueillir de l’information, d’engager des actions de prévention et d’accompagnement des équipes éducatives, ou encore de mettre en œuvre des formations.
Ils regroupent le recteur d’académie, des personnels de l’Education nationale, des parents d’élèves et des membres de la société civile. Ils intègrent aussi des associations engagées dans la lutte contre les LGBTphobies, dont celles qui interviennent en établissements scolaires.
Pap Ndiaye a concédé qu’il restait « encore du chemin à faire » mais promis que « l’Education nationale est pleinement engagée en la matière ».
« Nous agissons pour changer les représentations qui alimentent les haines. En matière d’homophobie, d’égalité entre les femmes et les hommes, la prévention passe en particulier par l’éducation à la sexualité », a assuré le ministre. Dès septembre dernier, « j’ai pris des mesures pour rendre effectifs ces enseignements qui, admettons-le, ne sont pas correctement assurés aujourd’hui ».
Le programme pHARe de lutte contre le harcèlement du gouvernement a été généralisé à la rentrée 2022. S’ajoutent d’autres mesures de lutte contre le harcèlement, comme les numéros d’aide d’urgence 3020 (pour familles et victimes), et 3018 (cyberharcèlement).
- SOURCE LE PARISIEN