Un jeune homme, en garde à vue depuis mardi, a été placé sous le statut de témoin assisté ce jeudi soir dans le cadre de l’enquête sur l’agression à caractère homophobe de deux étudiants dans le métro à Lille.
Une information judiciaire a été ouverte pour violences n’ayant entraîné aucune ITT, avec trois circonstances aggravantes : commises par plusieurs personnes, dans un moyen de transport collectif, et en raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle des victimes. Elle concerne également une deuxième infraction, pour propos proférés en raison de l’orientation ou de l’identité sexuelle des victimes.
Le jeune homme, interpellé mardi soir et ressorti libre ce jeudi après son placement sous le statut de témoin assisté, se disait mineur mais a été déclaré majeur après une expertise osseuse. Il est soupçonné des faits de violences mais a été mis hors de cause pour les propos homophobes par les victimes. Le procureur de Lille Frédéric Fèvre avait demandé son placement en détention provisoire.
Des mineurs étrangers isolés et sans domicile fixe
Lundi soir, vers 20h30, dans le métro lillois, cinq personnes ont agressé Grégory, 18 ans, et Pierre, 19 ans, deux homosexuels qui se tenaient par la main. Le récit des faits par Grégory, dans la Voix du Nord, témoigne d’un grande violence.
Les deux hommes sont d’abord interpellés par un seul jeune, manifestement ivre, sur le quai de la station Lille-Flandres. Le harcèlement continue dans le train.
Un premier coup de pied est donné dans le dos de Grégory. Pierre s’insurge. L’agresseur devient agressif . « Il a dit : Va rejoindre ta meuf !, raconte Grégory au journaliste de la Voix du Nord. Pierre a répondu : C’est mon copain. Le gars a dit : Sale pédé. Et Pierre : Oui, je suis gay, et alors ? ». L’agresseur menace : « À la prochaine station, je vous défonce ! ».
Le voyage se poursuit dans une ambiance tendue jusqu’à la destination du jeune couple, à Saint-Maurice. Là, tout bascule. Pierre confronté à sa descente à trois complices de leur agresseur tombe au sol et se retrouve frappé à coups de pied et de poing. Grégory est bloqué dans la rame : « Un des mecs m’a claqué contre une barre, en me serrant le cou. Puis il a rejoint les autres. Ils mettaient des coups de pied et de poing à Pierre, qui était recroquevillé au sol. »
Des médiateurs alertés par les cris interviennent et les agresseurs parviennent à remonter dans le train pour prendre la fuite. Trois témoins restent avec les victimes. Les deux étudiants sont emmenés à l’hôpital par les pompiers.
Les cinq suspects sont tous déclarés comme mineurs étrangers isolés, sans domicile fixe, établis dans la métropole lilloise. L’information judiciaire doit permettre de retrouver les quatre jeunes hommes en fuite et de «déterminer la participation de chacun», a expliqué le procureur Frédéric Fèvre.
La peine encourue pour les majeurs est de sept ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende. Une deuxième garde à vue s’est tenue dans cette enquête mais n’a pas donné lieu à des suites judiciaires.
- SOURCE LE PARISIEN