Le gouvernement indien a refusé de nommer un avocat expérimenté au poste de juge parce qu’il est homosexuel et a un partenaire étranger, a déclaré la Cour suprême du pays.
L’Inde n’a dépénalisé les relations sexuelles entre personnes de même sexe qu’en 2018 dans une décision de la Cour suprême, et l’opposition aux droits des gays reste très répandue dans cette nation de 1,4 milliard d’habitants, très religieuse et conservatrice.
Les attitudes à l’égard de l’homosexualité se sont quelque peu adoucies parmi les classes moyennes urbaines de l’Inde, mais beaucoup risquent encore d’être rejetés par leur famille, leurs collègues et leurs amis s’ils font leur coming-out.
En novembre, des membres de la Cour suprême, dont son président, ont recommandé Saurabh Kirpal, qui est ouvertement homosexuel, au poste de juge de la Haute Cour de Delhi.
Mais le gouvernement a rejeté sa candidature en indiquant que le service de renseignement extérieur et le ministère de la Justice du pays s’y étaient opposés en raison de son orientation sexuelle et de sa « relation intime » avec un ressortissant suisse, indique un communiqué publié sur le site internet de la Cour.
Les juges de la Cour suprême dénoncent une violation de la Constitution
M. Kripal a été nommé sur la base de ses mérites, ont fait valoir les juges jeudi soir, saluant sa transparence quant à son orientation sexuelle et affirmant que le rejet de sa candidature violerait les « droits reconnus par la Constitution ».
Selon leur communiqué, le ministre de la Justice a souligné « l’implication ardente et l’attachement passionné de Kripal à la cause des droits des homosexuels » et considéré que cela soulevait la « possibilité de parti pris et de préjugés ».
« L’homosexualité est décriminalisée en Inde, mais le mariage homosexuel n’est toujours pas reconnu », a ajouté le ministre, alors que plusieurs procédures ont été engagées devant la Cour suprême pour qu’elle autorise le mariage entre personnes de même sexe.
La Cour suprême et le gouvernement nationaliste hindou de M. Modi sont engagés dans un bras de fer sur la nomination des juges : 20 nominations ont ainsi été rejetées depuis janvier 2022, dont celle de M. Kirpal qui avait déjà été rejetée une première fois.
–SOURCE:www.lesoir.be