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 d’ADHEOS

Comme chaque année, une marche pour les droits des personnes LGBT+ avait lieu dimanche à Rio. Un an après la fin du mandat de Jair Bolsonaro, ouvertement homophobe, les manifestants soulignent que la lutte est loin d’être terminée, dans ce pays où 273 personnes gays, lesbiennes, bisexuelles ou transgenres ont été assassinées au 2022.

Avec notre correspondante à Rio de Janeiro, Sarah Cozzolino

Iran vient tous les ans pour défiler avec ses amis gays le long de la plage de Copacabana. Au Brésil, une personne LGBT+ est tuée toutes les 32 heures. L’homophobie a laissé des cicatrices chez ce jeune originaire d’une favela de la banlieue de Rio. « Je souffre constamment, tous les jours, dans tous les domaines de ma vie :  au travail, à l’université, dans la rue. Ces cicatrices sur mon visage, c’était un acte homophobe », témoigne-

Son agresseur n’a jamais été jugé. Tout comme les jeunes qui harcelaient quotidiennement le fils d’Adriana, au lycée, avant qu’elle ne le change d’établissement. Avec son t-shirt « un câlin de maman », Adriana fait partie de l’association « Mères de la résistance », un réseau de parents de personnes LGBT+. « Un grand nombre de nos enfants quittent l’école à cause de ce type de violence. Mon fils est un survivant, car j’ai pu lutter pour qu’il continue à étudier. Mais beaucoup n’arrivent pas à terminer leurs études », explique-t-elle.

« Ce n’est pas parce que ça va mieux qu’on va arrêter la lutte »

Avec le retour de la gauche au pouvoir, les manifestants se disent soulagés. Ana travaille pour une ONG qui vient en aide au public LGBT+ en situation de vulnérabilité. « Ce n’est pas parce que ça va mieux qu’on va arrêter la lutte, soutient-elle. Je pense que nous avons plus de visibilité et de possibilité de s’organiser qu’avant, mais nous manquons encore cruellement de financements. »

Cette année, le défilé était d’autant plus symbolique, car un an plus tôt, cette avenue de Copacabana voyait défiler Jair Bolsonaro et ses électeurs.

Source : rfi.fr