Sur son site internet, l’Union des organisations islamiques de France s’oppose fermement au mariage pour les homos. «Qui pourra délégitimer la zoophilie, la polyandrie, au nom du sacro-saint amour?», demande l’organisation. Des propos que Najat Vallaud-Belkacem a condamné ce matin.
Le cardinal Barbarin, archevêque de Lyon, avait mis en garde contre la polygamie et l’inceste, suite logique des choses, selon lui, une fois le mariage entre personnes de même sexe autorisé. Hier, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a, elle, mis en garde contre un «risque de zoophilie». Des propos à lire dans un long plaidoyer contre le mariage pour tous sur son site internet.
«Si le mariage entre deux personnes de même sexe devient une norme, alors toutes les revendications, même les plus incongrues peuvent, un jour, devenir une norme, au nom du même principe d’égalité», écrit l’organisation proche des Frères musulmans. «Qui pourra délégitimer la zoophilie, la polyandrie, au nom du sacro-saint amour? (…) Ne sommes-nous pas en train de suivre une voie où le principe d’égalité ne
serait plus défini par des limites et des normes communes, mais par des perceptions personnelles, aussi égoïstes et affectives puissent-elles être?», demande l’UOIF.
«Une violence langagière terrible»
«Nous souhaitons rappeler que l’homophobie est condamnée par tous. Nous la condamnons fermement, mais cette discrimination n’est pas l’objet du débat. Il n’est pas non plus ici question de se prononcer en faveur ou contre l’homosexualité, puisque tout individu a le droit de mener sa vie privée comme il l’entend. Il est du devoir de tout un chacun de bien comprendre les conséquences que cela pourrait avoir sur notre société si cette nouvelle forme de mariage et de parentalité entre en considération». «Nous invitons la société civile dans son ensemble à s’exprimer et à prendre part à ce débat et à cette prise de décision qui risque de bouleverser irrémédiablement nos vies», conclut le texte.
Ce matin au micro de BFMTV/RMC, Najat Vallaud-Belkacem a réagi aux propos de l’UOIF. La porte-parole du gouvernement les condamne, parle de «dérapage» et de «violence langagière terrible pour les principaux intéressés mais pas seulement, pour la société tout entière». Elle a toutefois précisé, «pour rétablir une forme de vérité et d’équilibre», qu’elle avait aussi «entendu des musulmans appeler à bien respecter la distinction entre ce qui est religieux et ce qui relève du civil, bien respecter la laïcité dans ce pays». Une position récemment adoptée par le Conseil français du culte musulman (lire article).
- source TETU