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 d’ADHEOS

En fin Juin, l’association d’écoute, d’aide et de conseils auprès des personnes LGBT+ de Martinique, Kap Caraïbe, a vu plusieurs de ses évènements prévus dans le cadre du mois des fiertés, annulés, à la suite de diverses interdictions et entraves émanant de la municipalité de Fort-de-France, inquiète des retours de certains de ses administrés pudibonds et homophobes.

Sur place, les militants crient au mépris de la liberté d’expression et évoquent dans leurs communiqués une absence de risques de troubles à l’ordre public, pointant le caractère manifestement disproportionné et excessif de décisions prises par les édiles du chef-lieu de la Martinique.

En dépit du soutien des plus hautes autorités nationales (Dilcrah, Préfecture) la municipalité de Fort-de-France a multiplié les entorses aux manifestations culturelles et associatives qui devaient se tenir, à la stupéfaction générale.

Arguant de riverains choqués par une performance de voguing ayant pris place le 22 juin, dans le cadre d’un « marché des fiertés » organisé par l’association hexagonale de lutte contre le vih, AIDES, qui ne s’est pas concertée avec les acteurs associatifs endogènes ; la mairie de Fort-de-France a décidé unilatéralement de ne pas délivrer les autorisations pour les différents évènements culturels de la programmation de Kap Caraïbe et des associations locales alliées dans la lutte contre les discriminations.

Tout d’abord, la mairie de Fort-de-France a interdit la projection du documentaire intitulé « Sortir de l’ombre – Être Homosexuel en Martinique » d’Anna Roch qui était prévu le 27 juin en soirée, au théâtre Teyat Otonom Mawon (TOM). D’ailleurs, à cette occasion, le court-métrage Zanmi réalisé par la martiniquaise Nadia Charléry aurait également dû être diffusé, afin d’aborder avec le public les thématiques de discriminations et de violences auxquelles sont confrontées les personnes LGBT+ de l’île.

Si Kap Caraïbe est parvenue à faire reprogrammer la projection en un autre lieu à la dernière minute (le Studio Lumina), néanmoins cela s’est produit au détriment de la clarté de sa communication.

Ensuite, le 28 juin, aurait dû se dérouler la « Marche des Droits Humains et des Fiertés LGBTQIA+ » de concert avec plusieurs mouvements féministes et anti-racistes, dans un contexte marqué par la hausse du racisme en France et une multiplication des attaques contre les personnes noires et transgenres. Parmi les organisations qui auraient dû prendre part à ce défilé figurent en bonne place : l’Union des Femmes de Martinique, Culture et Egalité, le Mouvement du Nid, d’Antilles et d’Ailleurs, et la Fabrique Décoloniale.

Finalement, après moult tractations, à la dernière minute, sur le bout des lèvres, la ville de Fort-de-France a fini par donné son accord de principe, mais au prix d’un parcours déplacé et d’une marche largement raccourcie que les organisateurs ne pouvaient que décliner.

Enfin, le 29 juin, c’est une scène d’expression artistique qui a été annulée suite à diverses manœuvres et contorsions d’une élue foyalaise. Aussi, elle a demandé que Kap Caraïbe s’assure de recueillir l’assentiment des riverains de la rue Garnier Pagès où devait se tenir la prestation des artistes, avant de procéder unilatéralement à un changement de lieu sans prévenir (Kiosque Guesdon), rendant ainsi caduque l’organisation logistique.

L’ensemble de ces agissements viennent à nouveau souligner l’extrême difficulté qu’éprouvent les associations de lutte contre les LGBTphobies a existé en outre-mer, même quand les manifestations culturelles qu’elles organisent sont soutenues par des ministères ou les représentants de l’État sur place, à l’instar de la Préfecture.

Ces faits mettent en évidence la prégnance d’une homophobie, dont même les élus se font l’écho, au lieu de la combattre.

Source : 76crimesfr.com