En signe de solidarité envers la communauté LGBTQI, plusieurs sélections ont souhaité arborer des brassards “One love” au Qatar, où l’homosexualité est illégale. Mais la Fifa a interdit ces symboles sous peine de sanctions sportives. Notre tour d’horizon en vidéo des gestes politiques observés dans les stades malgré tout.
Le brassard “One love” n’a pour l’instant pas été arboré par les joueurs du Mondial, en raison de l’interdiction formulée par la Fifa, très commentée à l’international – et notamment en Allemagne. Mais il est tout de même parvenu à s’immiscer dans les stades : d’abord au bras de Nancy Faeser, la ministre de l’Intérieur allemande, qui n’a pas hésité à le porter lors du premier match de la Mannschaft, alors qu’elle était assise à côté de Gianni Infantino, président de la Fifa.
Au début de la rencontre Allemagne-Japon, les hommes de Manuel Neuer ont par ailleurs fait passer un message politique de manière détournée, dissimulant leurs bouches avec leurs mains pour dénoncer la censure imposée par l’instance. Si le capitaine allemand a arboré le brassard “No discrimination” recommandé par la Fifa, il a également chaussé des crampons aux couleurs arc-en-ciel, rappelant celles du drapeau LGBTQI.
Des gestes qui restent discrets
Un arc-en-ciel qu’on a pu retrouver aussi sur les manches de la robe de Helle Thorning-Schmidt, ex-Première ministre danoise. La ministre de l’Intérieur belge, Hadja Lahbib, a quant à elle porté le brassard “One love”, également en présence de Gianni Infantino, décrivant son initiative comme “un geste symbolique et politique fort”. Dans un extrait du média belge BX1 que nous relayons dans notre vidéo, le journaliste Pierre Baudot apporte tout de même une pointe d’ironie, ajoutant à ce propos : “Chacun se fera son opinion”.
Car malgré les gestes et signes – relativement discrets – recensés dans cette vidéo, la prise de position politique de la communauté internationale reste timide. En Allemagne, le quotidien de gauche Süddeutsche Zeitung se montre très critique envers l’attitude de “la Mannschaft et des autres équipes qui ont cédé au chantage” de la Fifa et du Qatar. S’ils avaient tenu bon, estime le titre, “un tel scandale aurait non seulement provoqué des réactions à grande échelle dans le football européen, mais il aurait dépassé tous ceux qui ont fait date dans les annales de la Fifa”.
La chasse aux couleurs arc-en-ciel, en tout cas, bat toujours son plein à Doha. Victor Pereira, un journaliste brésilien présent sur place, a rapporté avoir eu une altercation avec la police locale pour avoir arboré le drapeau de l’État brésilien de Pernambouc. Celui-ci comporte une touche de couleurs en arc de cercle. Il lui a été confisqué par les autorités, qui l’ont pris pour un symbole LGBTQI, rapporte le New York Post.
- SOURCE COURRIER INTERNATIONAL