Un homme de 25 ans est entre les mains de la police espagnole, soupçonné d’avoir empoisonné à l’ecstasy, pour les dépouiller, des hommes rencontrés via une application de rencontre gay. L’enquête, qui portait à l’origine sur quatre morts à Bilbao, a été élargie à d’autres cas suspects.
Le suspect s’est rendu après la diffusion d’un avis de recherche par les forces de l’ordre. Un Colombien âgé de 25 ans s’est livré à la police d’Irun, au Pays basque espagnol, dans le cadre de l’enquête sur la mort d’au moins quatre hommes gays dans des circonstances troubles à Bilbao, dans le nord de l’Espagne. Clamant son innocence, il a été placé en détention provisoire, rapporte El Pais.
Les décès dans cette affaire ont d’abord été classés comme naturels avant que la police ne soit alertée, en octobre, par la plainte d’une famille ayant détecté des mouvements sur le compte bancaire d’une des victimes, un quadragénaire qui paraissait être décédé chez lui de manière naturelle. Une nouvelle analyse de son sang a alors révélé des traces d’ecstasy, explique la presse espagnole. Deux mois plus tard, en décembre, un homme contacte la police après une tentative d’agression à son domicile, le jeune homme qu’il avait invité chez lui après l’avoir rencontré sur Internet ayant tenté de l’étrangler. En s’enfuyant, l’agresseur a laissé derrière lui son sac contenant des éléments permettant de l’identifier ainsi que de l’ecstasy liquide.
Prudence sur les applis de rencontre gay
L’enquête en question a d’abord porté sur la mort d’au moins quatre hommes gays entre septembre et novembre dernier, mais a été étendue à quatre autres cas suspects dans d’autres villes du pays (Madrid et Alicante), ainsi qu’à deux tentatives d’assassinat à Bilbao, indique El Pais. Le mode opératoire était toujours le même, détaille 20 Minutos : les victimes, rencontrées sur les applications de rencontre Grindr ou Wapo, invitaient chez elles un homme qui se faisait appeler Carlos. Une fois sur place, celui-ci les auraient droguées avec de l’ecstasy, drogue dite de soumission lui permettant de soutirer à ses victimes les données permettant de voler leur argent.
Cette affaire n’est “que la partie émergée d’un iceberg”, estime le collectif LGBTQI+ Arroyuelo, pointant les 73 délits sur la base de l’orientation sexuelle enregistrés au Pays basque l’an dernier : “Les attaques sont continues et il existe un terreau propice aux crimes de haine”. Un phénomène qui est loin de ne toucher que l’Espagne. L’affaire rappelle ainsi le cas récent de deux meurtres d’hommes gays en Irlande après, là encore, des rencontres sur une appli gay.
De manière générale, les cas rapportés d’agressions à la suite de rencontres en ligne se multiplient ces derniers temps, y compris en France, pour des motifs haineux et souvent crapuleux. En Espagne, la presse rapporte une explosion des visites aux sites web donnant des conseils pour utiliser les sites de rencontre en tout sécurité. Un bon réflexe, qui permet de rappeler la première règle primordiale : pour un rendez-vous pris sur une appli, préférez dans un premier temps un lieu public fréquenté. Et si la rencontre se fait à domicile, pensez à prévenir un·e proche de votre destination/rendez-vous, afin que l’alerte puisse être donnée si besoin.
- SOURCE TETU